LE SCAN ÉCO - Selon Business France, le nombre de projets d'investissement étrangers a atteint 1.298 en 2017, soit une hausse de 16% sur un an. Les Américains sont redevenus les premiers investisseurs.
«La France est de retour et elle attire!» Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a salué d'un grand «cocorico» le rapport annuel de Business France, agence publique chargée de promouvoir à l'étranger l'image de l'économie tricolore. En 10 ans en effet, l'Hexagone n'a jamais été aussi attractif aux yeux des investisseurs du monde entier. En 2017, toutes les semaines, une moyenne de 25 décisions d'investissement étranger ont été enregistré. Au total, sur l'année, 1298 projets d'investissement étranger ont été recensés, contre 1117 en 2016, soit une hausse de 16% en un an. Ces projets devraient permettre la création ou le maintien de 33.489 emplois sur le territoire français. C'est la «meilleure année depuis 10 ans», relève Business France. La France, juste après l'Allemagne, est ainsi le deuxième pays européen le plus attractif.
Autant de chiffres qui, pour le locataire de Bercy, viennent conforter les choix de l'exécutif. «Cette performance, c'est l'attractivité retrouvée de notre pays et c'est la reconnaissance du travail des Français» a commenté Bruno Le Maire lors de la présentation du rapport, mardi, dans les locaux du groupe américain Cisco à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
Que faut-il en retenir?
• Les Américains de retour
Ces investissements étrangers proviennent de 54 pays différents. Si les Européens restent prédominants - ils représentent 58% des projets - les Etats-Unis sont redevenus le premier pays investisseur et pourvoyeur d'emplois en France, après s'être fait doubler en 2016 par l'Allemagne, souligne le rapport. Un regain d'enthousiasme déjà mesuré en novembre dernier par la Chambre de commerce américaine en France (AmCham), et le cabinet de conseil américain Bain & Company. Les entreprises américaines sont particulièrement impliquées dans le secteur de R&D et dans la logistique.
Les investisseurs allemands restent toutefois très dynamiques, principalement dans le secteur de la production industrielle. Malgré un recul des projets en 2017, l'Italie se maintient au troisième rang des investisseurs étrangers en France, suivit des entreprises britanniques, particulièrement présentes dans les points de vente, avec l'implantation d'enseignes du type Primark, géant irlandais de la mode low-cost arrivé en France en 2013 et qui cartonne.
Premier investisseur asiatique en France, le Japon se positionne au cinquième rang. En janvier, le constructeur automobile japonais Toyota a annoncé son intention d'investir 400 millions d'euros dans son usine d'Onnaing, près de Valenciennes. Parmi les économies émergentes, l'Inde affiche la plus forte hausse de projets: +73%. Pour exemple, le géant indien de l'informatique Infosys a notamment décidé d'ouvrir un centre d'innovation et de développement à Marseille qui devrait permettre la création de 80 emplois.À noter toutefois, Business France ne recense pas le nombre de départs d'investisseurs étrangers du territoire français. Dans la seule industrie, 30 fermetures de sites détenus par des groupes étrangers en France ont été annoncées l'an dernier contre 16 ouvertures d'usines, selon l'observatoire du cabinet Trendeo. Parmi ces fermetures d'usines, celle de Tupperware en Indre-et-Loire ou encore du groupe suédois de literie Hilding Anders dans le Haut-Rhin.
• L'Ile-de-France, région la plus attractive
L'Ile-de-France attire en moyenne un tiers des investissements internationaux dans l'Hexagone. La région a accueilli l'an dernier 416 investissements internationaux, soit 16 % de plus qu'en 2016. Les emplois (créés et
maintenus) qui doivent en découler augmentent légèrement, passant de 7454 à 7649. «C'est un record depuis quinze ans», s'est réjoui récemment dans les colonnes du Figaro la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, admettant volontiers l'impact du contexte politique dans ces résultats. Dans le détail, 73 % des projets choisissant l'Ile-de-France sont des créations, 27 % des extensions. Les États-Unis demeurent le plus gros investisseur dans la région, leur poids étant passé de 21 % en 2016 à 26 % en 2017. Le nouvel entrepôt d'Amazon, qui doit être installé à Brétigny-sur-Orge (et doit créer 1000 emplois), n'y est pas pour rien.
Sur l'ensemble du territoire, avec l'Île-de-France, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Grand Est accueillent plus de la moitié des décisions d'investissement. Cependant, en termes d'emplois créés ou maintenus, les principales régions sont l'Île-de-France (23 % du total national), les Hauts-de-France (15 %), l'Auvergne-Rhône-Alpes (13 %), l'Occitanie et le Grand Est (10 % chacune), indique le rapport Business France.
• L'industrie et l'innovation à la pointe
Dans le détail, les entreprises étrangères ont décidé d'investir en premier lieu, - pour plus du quart (26%) - dans les activités de production. Dans ce secteur qui va de la production de métaux, de verre et céramique, à l'industrie automobile ou encore de la chimie, la plasturgie, l'agroalimentaire, ou l'aéronautique, 343 projets ont été enregistrés, avec 16.123 emplois à la clef. «Il se passe vraiment quelque chose dans notre industrie», a estimé Christophe Lecourtier. À noter qu'il s'agit essentiellement d'extensions d'activité de sites de production présents sur le territoire (72 %), plus que de nouvelles implantations (9 %).
L'innovation constitue un autre facteur d'attractivité pour la France. Ainsi, les projets de recherche et développement, et d'ingénierie, ont pour leur part représenté 10% des décisions, avec 125 projets (en hausse de 9% par rapport à 2016), dont 83 concernant uniquement des activités de recherche. Les dirigeants plébiscitent notamment les mesures de soutien à l'innovation, telle que le crédit d'impôt recherche. Ils apprécient aussi beaucoup la qualité des personnels de R&D et la collaboration avec la recherche académique. Ces investissements étrangers «se traduisent par l'implantation de nouveaux centres de recherche ou d'ingénierie ou par l'expansion d'activités existantes» précise Business France.
• Des ouvertures de sites pour moitié
Sur les quelque 1300 décisions d'investissements enregistrées l'an dernier, la moitié - soit 651 projets (+14% par rapport à 2016) - sont des ouvertures de nouveaux sites. Avec un total de 551 projets, 42% concernent des extensions d'activité de sites existants, également en progrès par rapport à 2016 (+22%). Les 8% restants constituent des rachats d'entreprises.
Par ailleurs, Business France souligne que près du tiers des projets enregistrés en 2017 (412) ont été le fait d'entreprises qui n'étaient jusque-là pas présentes sur le marché français. Un autre motif de satisfaction pour le gouvernement qui a fait de l'attractivité du pays l'une de ses priorités. Là aussi la tendance est encourageante. Selon Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, cela représente 20% de plus qu'en 2016.
En majorité - pour 40% - ces projets sont portés par de très grandes entreprises (plus de 5 000 salariés), 29 % par des entreprises de taille intermédiaire (250 à 5 000 salariés), et 29 % par des petites et moyennes entreprises (moins de 250 salariés).
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