Le premier ministre affirme que l'ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut de cheminot et la remise à plat de l'organisation de la SNCF ne sont «pas négociables». Il exhorte toutefois les syndicats à en discuter le cadre. Ces derniers maintiennent leur grève ce week-end.
Édouard Philippe a adressé un message clair ce matin aux syndicats de cheminots qui s'opposent à sa réforme ferroviaire. «Je vous confirme que nous sommes déterminés à mettre en œuvre cette réforme», a-t-il fait savoir sur France Inter. Cette réforme «compliquée», selon lui, reste «ouverte à la discussion» mais dans un cadre très précis, sur lequel le gouvernement ne reviendra pas. «Nous avons dit qu'un certain nombre de choses n'étaient pas négociables: nous allons ouvrir à la concurrence le domaine ferroviaire, tranformer l'organisation de l'entreprise, mettre fin au recrutement au statut», a-t-il énuméré. «À l'intérieur de ce cadre, beaucoup de choses vont être discutées. Il faut revenir à l'unité du groupe, souple dans son organisation, et à capitaux publics. À l'intérieur de ce triptyque, on peut discuter», a-t-il ajouté.
Les déclarations du premier ministre interviennent au lendemain d'une mobilisation de deux jours des cheminots qui a entraîné de fortes perturbations sur le trafic. Ce jeudi, la situation revenait progressivement à la normale. La direction a prévu pour la journée la circulation de trois Transiliens et trois TER sur quatre ainsi que trois Intercités sur cinq. Le trafic des TGV doit être quasi-normal et le trafic international (Eurostar ou Thalys) peu perturbé. Mais le répit sera de courte durée puisqu'une nouvelle grève est prévue dès samedi à 20 heures, pour deux jours à nouveau, jusqu'à mardi 7h55.
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«Je préférerais que la grève soit la moins longue possible. Elle a été pensée, par ceux qui l'organisent, pour avoir l'impact le plus gênant pour les clients et usagers de la SNCF. Je préférerai qu'elle ne dure pas car je pense à tous ceux qui ont besoin du train pour se déplacer, être libre d'aller et venir (...) Je respecte profondément les grévistes, mais vous comprendrez que je respecte au moins autant ceux qui ne font pas la grève et qui en subissent les effets», a déclaré le premier ministre.
Edouard Philippe affirme d'ailleurs ne pas redouter «le retournement de l'opinion» illustré par les récents sondages. «La perception des mouvements sociaux peut fluctuer. Je ne suis pas fasciné par le baromètre, ce qui m'intéresse, c'est plutôt le cap», explique-t-il. Dans un effort de pédagogie, le premier ministre est revenu sur la nécessité de mener à bien la réforme, selon lui. «Si nous faisons cette réforme, c'est pour que la qualité du service ferroviaire s'accroisse. Cette qualité se dégrade pour un ensemble de causes: sous-investissement, incapacité de l'entreprise à s'organiser de manière plus efficace, un coût opérationnel excessif», énumère-t-il. «La vérité, c'est que l'entreprise n'est pas à la hauteur de ce que les Français sont en droit d'attendre d'elle», selon lui.
La reprise de la dette en suspens
Dans le cadre de la remise à plat de l'organisation de la SNCF, la question de la dette est cruciale, admet le premier ministre. Mais pas question que l'État reprenne à son compte ce «fardeau» de «47 à 50 milliards» sans conditions. «Nous avons indiqué que nous voulions que la SNCF transforme son mode de fonctionnement pour être plus efficace. Avant la fin du quinquennat, si la SNCF respecte ses engagements, le gouvernement prendra ses responsabilités», a-t-il expliqué. «Cette question est devant nous. Mais je ne veux pas prendre un engagement alors même qu'à ce stade rien n'a changé à la SNCF (…) Je peux difficilement donner le point d'aboutissement d'une discussion avant qu'elle ait eu lieu».
La ministre des Transports Elisabeth Borne reçoit justement les organisations syndicales et professionnelles pour discuter de la dette et de l'organisation de la SNCF cet après-midi. Un autre round de discussions est prévu vendredi sur «la modernisation sociale et la contractualisation dans le secteur ferroviaire».
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