Dans les télécoms, le jeu des vases communicants continue. Profitant, peut-être, de l’essoufflement de ses concurrents, en particulier de Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre</a> personnel du Monde), SFR, en difficulté depuis son rachat par Patrick Drahi il y a un peu plus de trois ans, a remonté la pente commerciale au premier trimestre.
Entre les mois de janvier et mars, il a gagné 239 000 clients dans le mobile et 71 000 dans le fixe. « Nous sommes l’opérateur qui a recruté le plus d’abonnés dans le fixe et dans le mobile ce trimestre. Les clignotants sont passés au vert. Le taux d’attrition [taux de départ des clients] a énormément baissé », se félicite Alain Weill, qui a été propulsé patron d’Altice Europe, la structure coiffant SFR, mais aussi Israël et la République dominicaine. En comparaison, Bouygues Telecom, qui publiait également ses résultats, jeudi 17 au matin, a engrangé 130 000 nouveaux clients dans le mobile et 64 000 dans le fixe.
A la Bourse de Paris, le titre gagnait 8 % en début de séance, jeudi. En revanche, le chiffre d’affaires de SFR a légèrement reculé de 0,8 %, à 2,6 milliards d’euros, et l’ebitda est resté stable, à 914 millions d’euros. Au total, les recettes d’Altice Europe n’ont pas évolué, atteignant 3,6 milliards d’euros, tandis que l’ebitda a reculé de 2,2 %.
Recul du revenu moyen par abonné
Dans le fixe, le revenu moyen par abonné SFR (ARPU), indicateur très regardé par les analystes, a reculé de 1,80 euro. L’opérateur a notamment pâti de la réforme de la TVA, qui lui permettait, en 2017, d’utiliser massivement le taux super-réduit de la presse à 2,1 %, et qui devrait amputer</a> ses revenus de 200 millions d’euros cette année. Mais Alain Weill préfère voir</a> dans cette stagnation un effet normal de ce début de reconquête.
« Il faut y voir l’effet des promotions. Mais nous comptons notamment faire</a> remonter</a> le chiffre d’affaires grâce à la politique d’options que nous avons mise en place en mars et qui fonctionne très bien », assure ce dernier. Alors qu’il a longtemps misé sur des offres onéreuses comprenant par défaut Internet, sport et cinéma, l’opérateur a décidé de faire des contenus, de simples options, actant que cela répondait mieux à la demande de ses clients.
Lire aussi : SFR contraint de séparer contenus et forfaits Internet
Signe que l’opérateur, très chahuté en Bourse ces derniers mois, continue de piloter</a> au plus près ses dépenses, Alain Weill, tout en assurant que les contenus restent au cœur de la stratégie, confirme qu’il ne sera pas au rendez-vous de la Ligue 1. Les droits du championnat de France de football pour la période 2020-2024 seront remis en jeu le 29 mai. « Nous ne pouvons pas prendre</a> un engagement de 3 milliards à 4 milliards d’euros sur quatre ans. Si nous n’avons pas la Ligue 1, nos abonnés y auront quand même accès, car nous distribuons Canal+ et BeIN Sports », explique le PDG, qui préfère assurer</a> le lancement, le 30 mai, de RMC Sport, qui diffusera la Champions League à la rentrée prochaine.
Faire baisser</a> la dette
Lire aussi : Altice-SFR, une prime de départ qui passe mal
Mais SFR n’a pas encore réussi à convaincre</a> ses concurrents Orange, Free et Bouygues Telecom de distribuer</a> RMC Sport, dont il aimerait obtenir</a>, selon nos informations, des minima garantis à six chiffres.
Du côté des investissements, Alain Weill assure être</a> au rendez-vous de la fibre, même si l’opérateur ne donne pas le détail de ses recrutements, les mélangeant avec les abonnés câbles. « Nous participons à tous les appels d’offres dans les zones rurales », affirme-t-il. Mais, si SFR continue à négocier</a> avec Orange un partage de la construction d’infrastructures dans les zones moyennement denses, il se déploie moins vite que son concurrent. L’an passé, il a construit 279 000 prises de raccordement à la fibre, contre 1,8 million pour Orange.
En attendant, il doit toujours faire entrer</a> du cash afin de faire baisser sa dette, qui est de 32,5 milliards d’euros. « Nous allons filialiser les tours de téléphonie mobile, afin de faire entrer de nouveaux actionnaires. Nous souhaitons retirer</a> 2 milliards d’euros entre la France et le Portugal », déclare le PDG.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/05/17/en-difficulte-depuis-trois-ans-sfr-est-reparti-a-la-conquete-de-ses-clients_5300348_3234.htmlBagikan Berita Ini
0 Response to "En difficulté depuis trois ans, SFR est reparti à la conquête de ses clients"
Post a Comment