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Plus de 10 000 hectares touchés par la grêle en bordelais et cognaçais

« En un seul orage, plus de 10 000 hectares ont été détruits. C’est le même scénario qu’en 2013 ! » lance Bernard Farges, président de l’ODG Bordeaux et Bordeaux Supérieurs. Si deux orages de grêle se sont abattus sur la Gironde et la Charente ce 26 mai, le plus traumatisant est celui qui a dévasté les vignes du Médoc, Blaye (2000 ha de vignes, soit 40 % de la surface de l'appellation), Bourg puis a rejoint la Charente. L’importance des surfaces concernées est sans doute ce qui a marqué les vignerons. « Ce n'est plus des évènements localisés. L’inquiétude des viticulteurs vient de l’étendue des dégâts » relève Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé de FranceAgriMer. Les dégâts colossaux engendrés ont stupéfait les vignerons, à tel point que certains refusaient de témoigner tandis que leurs confrères des autres régions leur adressaient des messages de soutien sur les réseaux sociaux.

Traumatisme


En Gironde, les surfaces détruites s’étendent sur environ 7000 hectares. « Dans beaucoup de situation, la situation est très grave ! » s’inquiète Bernard Farges. En Cognac, la surface touchée par cette grêle est toujours en cours d'évaluation. Trois secteurs principaux ont été détruits : la moitié sud de la Charente Maritime, Borderie et Rouillac. "La grêle s'est abattue dans des zones qui en avaient été préservées depuis 40 ans" témoigne Alexandre Imbert, directeur du Union générale des viticulteurs de l'AOC Cognac.

 La situation est exacerbée par le gel de l’an dernier qui démultiplie le traumatisme. Pour certaines entreprises, c’est la double peine : gel l’an dernier, grêle cette année. Voire la triple peine : Cognac accumule trois années consécutives d'aléas climatiques.

« En médoc, la carte du gel 2017 et celle de la grêle du 26 mai se superposent» déplore Hélène Larrieu, directrice de l’ODG Médoc. En tout, environ 800 hectares sont touchés à plus de 50 %. 300 hectares ont été détruits par l’orage du 26 mais, et 700 hectares environ avaient été matraqués par des grêlons tombés le 21 mai. Cet épisode de grêle vient donc anéantir des hectares déjà endommagés par le gel l’an passé. L’appellation avait connu une baisse de récolte de 27 % en 2017.
Ce gel historique avait néanmoins fait bouger les lignes de l’assurance. Il semble que de nombreuses exploitations aient choisi de se couvrir, suite à la négociation de contrat collectif avec les assureurs. C’est le cas en Médoc. « Nous sommes en train d’évaluer le taux de couverture de l'assurance récolte. Environ 50 % des entreprises sont assurées, selon une première estimation » indique Hélène Larrieu. Même son de cloche, aux Vignerons de Tutiac qui avait marqué les esprits en 2017, en rendant obligatoire l’adhésion à une assurance récolte pour tous les adhérents. « Les gens nous remercient de cette obligation » se satisfait Stéphane Héraut, président des Vignerons de Tutiac. Entre 1500 et 2000 hectares ont reçu l’impact lacérant des grêlons, soit 30 % des surfaces de la cave coopérative. Et si la cave, elle-même s’était assurée sur les pertes d’exploitations, c’est déjà la commercialisation 18/19 qui préoccupe son président. « Nous étudions comment procéder à l’achat de raisin ». En Cognac, le taux de couverture assurantiel (récolte et multi-risque) est évalué à 50 %. Le vignoble se pose la question de l'approvisionnement du négoce. Le stock de la réserve climatique serait très bas, environ 80 000 hl d'alcool pur.

Epargne de précaution revendiquée

La grêle intervient alors que les députés votent la loi EGA, ce qui a permis une prise de parole dans l’Hémicycle pour rappeler la nécessité de créer une épargne de précaution. La volonté des responsables professionnels viticoles est d’introduire cet outil fiscal dans la loi de réforme de la fiscalité agricole qui sera débattue à l’automne prochain. « Il y urgence à créer cet outil fiscal » martèle Bernard Farges, qui demande également un déplafonnement du VCI. Certains députés, suite à l'évènement du 26 mai, seraient d'ailleurs beaucoup plus à l'écoute concernant la création d'une épargne de précaution.

Soutenant ces demandes, Jérôme Despey réclame la révision du mécanisme de la moyenne olympique pour le déclenchement de l’assurance récolte. « Avec cette succession d’années difficiles, les rendements sont bas, donc les seuils de déclenchement de l’assurance le sont aussi ». Et d’appeler à une décision du ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, en ce sens.

 

Vitisphere fait un point sur la situation en Cognac également très touché par la grêle du 26 mai. L'Anjou et l'Aube auraient également connu des dégâts.

 

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