
Arnaud Lagardère a résisté jeudi aux assauts de l'activiste Amber, mais pas Vincent Bolloré chez Telecom Italia. Lors de l'assemblée générale des actionnaires de l'opérateur italien ce vendredi à Milan, le camp Vivendi, emmené par l'homme d'affaires breton, qui possède pourtant environ 24 % des droits de vote, a dû s'incliner face au fonds américain Elliott, qui en a un peu moins de 9 %. Les candidats d'Elliott vont désormais dominer le conseil d'administration de l'opérateur.
La campagne axée sur la nécessité de changer la gouvernance au sein de l'opérateur italien a fonctionné pour le fonds activiste américain. C'est un coup de tonnerre pour le camp français. Et un nouveau coup dur pour Vincent Bolloré après sa mise en examen .
Vivendi en hausse de 1,7%
L'action Vivendi a cependant bien réagi, puisqu'elle progressait de 1,7% en milieu d'après midi. «Cela ne change pas grand chose, commente un analyste. De toutes façons, les éventuelles synergies entre Vivendi et Telecom Italia n'ont pas été exploitées et celles qui devaient naître de l'alliance avec Mediaset sont anéanties par le rapprochement entre ce dernier et Sky Italia ». Telecom Italia gagnait de son côté 0,6% à la Bourse de Milan. Elliott étant souvent présenté comme ayant l'establishment italien derrière lui, l'opérateur italien aura peut-être de meilleures relations avec ses régulateurs.
« Vivendi, qui est le premier actionnaire de Telecom Italia avec 23.94 % des actions ordinaires, réaffirme son engagement à long terme à l'égard de cette société et prendra toutes les mesures pour en protéger la valeur et en éviter le démantèlement », a réagi le groupe français vendredi, dans un communiqué.
Alors qu'Elliott devrait voir ses dix candidats rejoindre le conseil de Telecom Italia, le camp français précise que l'AG « a permis de nommer 5 candidats sur les 10 présentés par Vivendi ».
Le sort d'Amos Genish en question
Vivendi « veillera attentivement à ce qu'Amos Genish (le directeur général de l'opérateur, NDLR) reçoive des administrateurs proposés par Elliott toutes les assurances et garanties que le plan industriel 2018-2020 puisse être mené à bien dans son intégralité et dans toute sa cohérence », précise le communiqué de Vivendi.
Le groupe français faisait valoir jusqu'à maintenant qu'Amos Genish partirait si Elliott remportait l'AG ce vendredi. Ce que contestait le fonds dans nos colonnes en début de semaine . La réaction du dirigeant au vote d'aujourd'hui est donc très attendue.
En tous cas, la campagne média télécom de Vincent Bolloré en Italie subit un nouveau revers. Début avril, Mediaset a en effet décidé de rapprocher son bouquet de télévision payante Mediaset Premium du leader incontesté du secteur dans la péninsule, Sky Italia , aujourd'hui contrôlé par le clan de l'australo-américain Rupert Murdoch. Et selon un investisseur, cette alliance se met bien en place et laisse Vivendi exposé aux poursuites judiciaires du camp Berlusconi consécutives à la rupture de l'accord d'alliance Vivendi-Mediaset du 8 avril 2016.
Plus d'infos à suivre...
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