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Volailles: dernière chance pour Doux

Après avoir frôlé la disparition plusieurs fois, le volailler Doux est repris pour la troisième fois en cinq ans. Pour une transformation radicale. Le groupe longtemps leader sur la scène du grand export grâce aux subventions européennes va en grande partie tourner le dos à l'international pour se concentrer sur le marché français. C'est ce projet qui a motivé l'arbitrage du tribunal de commerce en faveur de l'offre présentée par le groupe LDC , connu pour les volailles de Loué. 

Soutien de la région

C'est également cette stratégie entièrement repensée qui a convaincu la région Bretagne de mettre une nouvelle fois la main à la poche pour tenter un ultime sauvetage des restes de Doux. «Nous  n'aurions pas pas investi  21 millions d'euros d'argent public dans ce projet s'il n'avait pas pour ambition de transformer le modèle de Doux, affirme Loïg Chesnais-Girard, le président de la région Bretagne. Nous travaillons depuis des mois avec Terrena (actionnaire majoritaire de Doux, NDLR) et le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) pour sauver cette entreprise et plus de 900 emplois ».

L'essentiel de l'effort de la région (14,4 millions d'euros) est dévolu à la construction d'une nouvelle usine par LDC à Châteaulin (Finistère), où se trouve le siège de Doux. Celle-ci coûtera 60 millions en tout. 

Le nouveau métier de LDC

Elle doit permettre à LDC, connu pour ses productions plutôt haut de gamme, de donner un grand coup d'accélérateur à une activité beaucoup plus industrielle de fourniture de pièces de volailles, qu'il ne pratique que depuis la reprise du breton Boscher en 2014. La nouvelle unité de Châteaulin fabriquera de la viande ingrédient pour les entreprises faisant des plats préparés et des découpes à prix modique pour la restauration hors foyer.

La nouvelle usine doit contribuer à dégager Doux de son activité grand export, où il n'est plus compétitif face au Brésil depuis la disparition des aides européennes sur son principal marché, l'Arabie saoudite. Les ventes de volailles françaises y ont chuté de 15% en 2017. Et Doux, repris en mars 2016 par  le groupe coopératif Terrena, perd 3 millions par mois depuis deux ans .

Mais la nouvelle usine a surtout pour objet  de reconquérir les parts de marché en France (47%), abandonnées ces dernières années aux volaillers étrangers, notamment allemands et néerlandais, qui livrent la restauration rapide et les cantines de tous ordres. La construction se fera sur environ deux ans. Dans l'intervalle, LDC s'est engagé à faire travailler les employés sur ses autres sites. 

Le grand export redimensionné

Le tribunal de commerce de Rennes a également validé l'offre du saoudien Al Munajem, actionnaire à 35% de Doux, sur l'usine historique du groupe dédiée au grand export qui comprend 367 emplois. Al Munajem reprend les contrats des producteurs, l'usine d'aliment de Bannalec et ses 16 salariés, ainsi que le couvoir d'Harmoye et les fermes des reproducteurs (soit 71 salariés). Le site de Châteaulin sera redimensionné à ses besoins, les volumes revus à la baisse et la qualité de l'offre améliorée. 

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