Une réunion de la dernière chance doit décider, ce lundi, si la fin du service de voitures électriques s'échelonne sur plusieurs semaines ou s'il s'arrête brutalement aujourd'hui.
«Si rien ne bouge, le service s'arrêtera ce soir», menace le groupe Bolloré dans Le Parisien. Une réunion de la dernière chance a lieu, ce lundi matin, pour décider de la poursuite, ou pas, du service Autolib' jusqu'à fin juillet. Pour l'instant, la fin du service d'autopartage Autolib' à Paris pourrait intervenir dès ce lundi 25 juin. Si c'était le cas, 4000 voitures électriques disparaîtraient du jour au lendemain mettant en difficulté les 150.000 abonnés et les 500 salariés d'Autolib'. Le groupe a précisé avoir le «souci de poursuivre le service pour les abonnés et pour les salariés» afin «qu'ils aient un temps pour se remettre du contrecoup».
» LIRE AUSSI - Fin d'Autolib: les conséquences pratiques de ce fiasco
Un porte-parole du groupe confiait, dimanche soir, au Parisien: «Nous avons reçu la résiliation officielle du contrat de la part du syndicat vendredi. Sans accord juridique pour pouvoir poursuivre le service quelques semaines, jusqu'à fin juillet, ce que nous souhaitons, nous serons obligés d'arrêter ce lundi soir». Poursuivre le service jusqu'à fin juillet permettrait en effet de discuter de l'avenir des salariés, de l'arrêt des contrats des abonnés, du transfert des actifs... Quant au sujet de la dette, il se règlera devant le tribunal
Jeudi 21 juin, les 103 élus du Syndicat Autolib' Vélib' métropole (SAVM), réunis à la mairie du XIIe arrondissement, ont adopté la résolution mettant fin au service d'autopartage exploité depuis 2011 par le groupe Bolloré. L'enjeu était d'éviter d'assumer les 293 millions de pertes qu'Autolib' atteindra d'ici à 2023 alors que le service, selon les prévisions initiales, devait être à l'équilibre.
Sur les causes de cet échec financier, le groupe Bolloré et Anne Hidalgo, mairie de Paris, se renvoient la balle. Les négociations engagées entre les deux parties n'ont finalement pas abouti et la résolution sur la fin du contrat a finalement été inscrite à l'ordre du jour, une semaine avant qu'elle ne soit adoptée.
» LIRE AUSSI - Autolib': les dessous d'une guerre sans merci entre Anne Hidalgo et Vincent Bolloré
Pétition pour le maintien d'Autolib'
Le service Autolib', lancé en 2011 par l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë (PS), sous forme d'un contrat jusqu'en 2023, séduisait principalement des utilisateurs jeunes. L''âge moyen des abonnés s'établit à 38 ans. D'ailleurs, sur Change.org, une pétition «pour le maintien du service public Autolib'» a été signée par 32.450 personnes. «Il est absolument aberrant d'envisager un retour en arrière en supprimant ce service qui devrait être reconnu d'utilité publique et inclus dans la logique de désengorgement et assainissement de la ville. Il est inconcevable de soumettre cette décision à la logique de marché, et permettre qu'une discorde entre la ville et M.Bolloré vienne encore une fois, après la discorde avec M.Decaux et le fiasco Vélib', nous amputer d'un service qui avait su conquérir notre quotidien et nous faciliter la Ville», peut-on y lire. Le collectif demande à Anne Hidalgo «de s'engager à maintenir ce service public en faisant tout ce qui est en son pouvoir, en dépit des énormes difficultés dont nous ne doutons pas, pour trouver les solutions de viabilité, en concertation avec l'ensemble des Franciliens et des politiques, et trouver des solutions originales pour maintenir ce service».
La situation est vécue comme un revers pour les services de mobilité du groupe Bolloré, et indirectement pour ses ambitions dans les batteries auxquelles Autolib' servait de vitrine. Mais pour le groupe, la bataille n'est pas perdue. En fabriquant ses propres voitures électriques, les Bluecar, ou en développant son offre d'autopartage, le groupe de Vincent Bolloré a toujours reconnu qu'il visait en fait un autre marché, celui des batteries et du stockage de l'énergie.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Autolib' pourrait s'arrêter brutalement ce lundi"
Post a Comment