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La FNSEA appelle au blocage des raffineries de Total

Les blocages pourraient démarrer dès ce dimanche, notamment à Gonfreville l'Orcher, en Seine-Maritime. Objectif affiché du premier syndicat agricole, dénoncer les contradictions du gouvernement sur le respect de normes.

Les raffineries et dépôts de carburants de Total vont bientôt faire l'objet de blocages des agriculteurs. Treize sites seront touchés à Donges (Loire-Atlantique), Gonfreville l'Orcher, Dunkerque (Nord), Coignières (Yvelines), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Grandpuits (Seine-et-Marne), Vatry (Marne), Strasbourg, Cournon (Puy-de-Dôme), Lyon et Feyzin (Rhône), La Mède (Bouches-du-Rhône) et Toulouse, lundi dès 7h45 jusqu'au 13 juin. Un chiffre à mettre en perspective avec les 7 raffineries et 200 dépôts dont environ 90 dépôts principaux, que compte la France. Cette action pourrait débuter dès dimanche à Gonfreville l'Orcher, en Seine-Maritime. Le mouvement «commencera dès la fin d'après-midi dans la Marne, ça commencera à 22h en Seine-Maritime, a précisé la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à France info. Cinq sites au moins seront bloqués dès cette nuit et 13 seront bloqués demain (lundi) à partir de 9 heures».

Les griefs des agriculteurs? Ils sont multiples. La FNSEA, principal syndicat agricole, appelle à mener une action pour dénoncer les «contradictions» du gouvernement. Ce dernier exige en effet de ses agriculteurs des normes qu'il n'impose pas aux produits agricoles importés, et notamment l'huile de palme. Récemment, l‘État a autorisé Total à exploiter une bioraffinerie à La Mède, fonctionnant à l'huile de palme, importée d'Asie. Le groupe pétrolier français compte utiliser «300.000 tonnes» d'huile par an. Une activité perçue comme une concurrence à la filière française du biodiesel, premier débouché de l'huile de colza, par la FNSEA. «Le gouvernement nous demande de monter en gamme et “en même temps” il autorise de grands groupes à importer de l'huile de palme à bas coût issue de la déforestation», s'est insurgé Olivier Dauger, administrateur à la FNSEA en charge des énergies renouvelables, au Figaro . Le syndicat demande donc qu'avant l'application de toute nouvelle norme, soit effectuée une expertise économique et sociale.

La loi Alimentation au cœur des débats

«Est-ce que les agriculteurs savent qu'il y a une société (le groupe coopératif Avril, NDLR) qui leur est affiliée qui importe 200.000 tonnes d'huile de palme pour faire des biodiesels en France?», a déclaré la semaine dernière Patrick Pouyanné, patron de Total. «Nous utilisons 8,5%, d'huile de palme, ce qui correspond à un peu plus de 100.000 tonnes, pour 91,5% de colza et de tournesol», a réagi à l'AFP un porte-parole du groupe Avril. «Si on veut continuer à vendre le biodiesel de colza d'Avril, entre le biodiesel de soja argentin et le biodiesel de palme indonésien, si on ne met pas un peu de palme indonésien dans notre biodiesel, on n'a plus de clients». Dans une lettre aux députés, dont l'AFP a obtenu copie vendredi, Patrick Pouyanné a assuré que Total avait «indiqué au groupe Avril vouloir poursuivre l'enlèvement (l'achat, NDLR) de 600.000 tonnes de biodiesel à base de colza à prix de marché et à approvisionner l'unité de la Mède avec 50.000 tonnes de colza français, et ce malgré l'impact économique négatif sur la marge de cette unité».

Autre sujet de discorde majeur, la loi Alimentation. Adoptée en première lecture et examinée à partir du 26 juin par le Sénat, elle instaure, selon le syndicat, «de nouvelles charges». La FNSEA exige notamment la réintroduction d'un amendement sur l'interdiction d'importer toute denrée produite en utilisant des substances phytosanitaires interdites dans l'Union européenne, même à doses résiduelles. Les agriculteurs craignent également les répercussions de la baisse annoncée de 5% du budget de la politique agricole commune (PAC). Pour rappel, la France reçoit 9,1 milliards d'euros d'aide chaque année, sur un budget total annuel d'environ 50 milliards d'euros.

«La psychose entraîne la pénurie»

Faut-il craindre, dès lors, une pénurie de carburant dans les jours à venir? Contactée par Le Figaro le 1er juin, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) restait prudente. «Il ne faut surtout pas que les gens paniquent car la psychose entraîne la pénurie», rappelle-t-elle. Cette dernière assurait néanmoins qu'en cas de blocage des raffineries, «le niveau des stocks est important». De quoi rassurer les automobilistes qui auront besoin de faire leurs pleins habituels. Pour rappel, l'Hexagone dispose de trois mois de réserve de carburants pour faire face à un arrêt ponctuel d'approvisionnement extérieur.

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