La viande bovine française pourra à nouveau alimenter le marché chinois, selon un accord signé en présence du premier ministre Édouard Philippe, en visite à Pékin.
Correspondant à Pékin
Cette fois, c'est la bonne: la viande bovine française pourra de nouveau être commercialisée en Chine. La signature ce lundi d'un protocole d'accord à Pékin, en présence du premier ministre français Edouard Philippe et de son homologue chinois Li Keqiang, sous les ors du palais du Peuple, met fin à 17 ans d'embargo. «La crise de la vache folle est maintenant dernière nous!», s'est réjoui Dominique Langlois, le président d'Interbev, l'interprofession du bétail et de la viande française, qui salue «un jour historique pour la filière française».
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Cette ouverture du marché chinois va offrir un débouché appréciable aux producteurs français, dans un contexte de recul de consommation de la viande bovine en France. Les Chinois, dont le niveau de vie augmente, se montrent en effet de plus en plus friands de viande, et manifestent un appétit grandissant pour le bœuf d'origine étrangère. Selon les douanes chinoises, le géant asiatique a importé 700.000 tonnes de viande bovine d'autres pays en 2017, pour une valeur de 3 milliards d'euros, soit une hausse en volume de 20% par rapport à l'année précédente.
Une concurrence rude
Sept entreprises françaises, représentant «une grande partie» de la production, vont bénéficier de cet accord, précise Dominique Langlois, qui prévoit une arrivée du bœuf français dans les assiettes chinoises en septembre et espère un volume de «30.000 tonnes par an». Les entreprises concernées doivent toutefois encore recevoir leur agrément pour pouvoir exporter, après les contrôles sanitaires réalisés par la partie chinoise. Ce professionnel reconnaît toutefois que la concurrence sera rude, puisque 14 pays fournissent déjà le marché chinois en viande de bœuf, dont le Brésil, l'Uruguay, l'Australie ou les États-Unis. «Il faut qu'on se différencie», explique-t-il, «en misant sur la qualité de nos races, de notre mode de production ou de la découpe».
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Attendu, cet accord vient concrétiser les engagements obtenus par Emmanuel Macron lors de sa visite en Chine en janvier, pendant laquelle le Chef de l'État avait promis une levée de l'embargo «dans les six mois». La France va en revanche devoir continuer à faire preuve de patience dans les secteurs de l'aéronautique et du nucléaire civil. Alors que le Président de la République avait indiqué en janvier qu'une commande chinoise de 184 Airbus A320 allait être finalisée «sous peu», le premier ministre chinois s'est montré moins optimiste. La Chine est «prête» à continuer les discussions pour des «achats d'avions Airbus en quantité», en vue d'une signature «en temps voulu», s'est-il contenté de déclarer.
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La signature d'un accord ferme concernant l'usine d'Orano (Ex-Areva) de traitement des combustibles usés en Chine n'a pas non plus eu lieu, alors qu'Emmanuel Macron avait évoqué «l'objectif du semestre» en janvier. Mais le groupe français a annoncé lundi un accord pour les «travaux préparatoires» de cette usine, qui constitue une étape supplémentaire vers la finalisation d'un gigantesque contrat de quelque 10 milliards d'euros, en négociation depuis 10 ans. Le groupe français et le chinois CNNC s'étaient donnés en janvier jusqu'à la fin de l'année pour aboutir.
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