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SNCF : posez-vos questions à la CGT-Cheminots

Laurent Brun :  bonjour Rosy, cela fait quinze jours que le président de la SNCF focalise sur ce qui se passera pendant le bac ou cet été. Tout d'abord, les citoyens devraient exiger que le gouvernement et la direction SNCF trouvent une issue au conflit aujourd'hui, plutôt que de se préoccuper de ce qui se passera dans un mois. L'interfédérale a déjà discuté de ces sujets pour ce qui concerne le bac, rien n'est encore décidé. Quant à l'été, si le gouvernement ne répond pas aux revendications, il y aura probablement une poursuite du conflit.

Laurent Brun : bonjour johanna, tout d'abord la CGT isolée parce que les quatre organisations syndicales sont toujours dans le conflit. La mobilisation diminue parce qu'après 26 jours de grève, les difficultés financières des salariés pèsent sur leur capacité à faire grève. Mais ils ont montré à travers la vot'action qu'ils étaient toujours très hostiles à la réforme. La question qu'on pourrait se poser, c'est : peut-on effectuer une transformation contre les salariés qui sont censés la vivre et la mettre en oeuvre.  

Laurent Brun : bonjour yvon, entre le gouvernement et les organisations syndicales, je ne sais pas qui a l'attitude la plus jusqu'au-boutiste... Ce que nous voyons, c'est que beaucoup d'usagers du chemin de fer nous soutiennent. Nous voyons aussi beaucoup d'élus locaux s'inquiéter pour l'avenir de leurs lignes ou de leurs dessertes. Il nous semble donc qu'en refusant d'apporter des réponses claires et précises, le gouvernement est celui qui provoque le conflit. 

Laurent Brun : pour un cheminot gagnant 1500 euros nets par mois, les deux premiers mois de conflit ont en moyenne coûté 1000 euros, s'il a participé à toutes les journées de grève tombant sur son planning de travail. A cela s'ajoute des retenues supplémentaires que la direction de l'entreprise veut imposer et qui correspondent en moyenne à 350 euros. Sur ces retenues supplémentaires une action en justice est en cours. Et pour les familles les plus en difficulté, des caisses de solidarité vont permettre de les aider partiellement. Nous avons aujourd'hui 1500 dossiers de solidarité sur 30000 grévistes.

Laurent Brun : bonjour Jakez, nous avons tenté beaucoup d'autres initiatives avant d'en arriver à la grève. Nous avons même remis au premier ministre un contre-rapport CGT, baptisé ensemble pour le fer. Tous les acteurs ont reconnu que nos analyses et nos propositions étaient pertinentes mais nous n'avons jamais été entendus. Ce que les salariés perdent dans cette réforme, en terme de conditions de travail, de menaces sur leurs droits sociaux et de risques de disparition de certaines lignes ferroviaires, donc de leur travail, les a poussés à ne pas accepter le passage en force du gouvernement. En dernier recours, les salariés utilisent la grève, nous en sommes à 26 jours de conflit, ce qui pèse lourdement sur les ressources des familles. Les salariés ne font pas ça de gaîté de coeur, mais on peut constater qu'il aura fallu deux mois et demi de conflit pour que le gouvernement commence à engager de vraies négociations. Nous sommes désolés de l'impact pour les usagers, mais c'est bien le premier ministre qui porte la responsabilité de cette situation.

Laurent Brun  : bonjour dette, la reprise de la dette est d'abord un élément de justice, puisque cette dette a été générée par l'Etat qui n'a pas financé les travaux d'infrastructures qu'il a décidés. Le gouvernement annonce une reprise partielle de la dette dont nous ne savons pas si elle aura un impact positif parce qu'il refuse de nous donner les détails de cette reprise. Par exemple : s'il reprend les créances liées aux dernières lignes à grande vitesse "Sarkozy", celles-ci ont un taux d'intérêt très faible, cela n'aura donc pas d'effet notable sur les frais financiers payés par l'entreprise. En revanche, s'il reprend les créances anciennes à fort taux d'intérêt et libellées en devises étrangères, cela aura effectivement un effet positif sur les comptes. Il faut rajouter que nous n'avons pas d'études d'impact sur le changement de statut de l'entreprise, qui passerait d'un EPIC (entreprise publique) en société par actions, et qui pourrait conduire à une hausse des taux d'intérêt appliqués à la SNCF puisque celle-ci ne bénéficierait plus de la garantie de l'Etat.

Laurent Brun : bonjour Isa, non, la grève n'est pas finie. D'abord parce que le vote au Sénat n'est qu'une étape du processus parlementaire, il s'agit pour la majorité du texte d'une loi d'habilitation à écrire des ordonnances, dont on ne connaît donc pas encore le contenu. Le gouvernement n'ayant pas pris d'engagements sur ce contenu, toutes nos craintes restent d'actualité.

Laurent Brun : bonjour, il y a des inflexions, certaines vont dans le mauvais sens, comme, par exemple, l'augmentation de la productivité, donc des suppressions d'emplois, d'autres vont dans le bon sens, mais sans qu'on puisse véritablement vérifier si elles auront un impact positif, par exemple, sur la dette. Donc, nous restons à ce jour, dans l'incertitude.

Bonjour et bienvenue sur ce tchat consacré à la SNCF. Alors que le Sénat s’apprête à voter ce mardi le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire, les syndicats mobilisés contre la réforme maintiennent la pression après 26 jours de grève. Quelle suite pour le mouvement ? Vous pouvez poser vos questions à Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots depuis janvier 2017, qui y répondra à partir de 11h00.

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https://www.lemonde.fr/economie/live/2018/06/05/sncf-quelles-suites-pour-le-mouvement_5309775_3234.html

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