
Il fait la « une » de tous les journaux italiens ce week-end. Gravement malade, le ténor de l’industrie automobile italienne, Sergio Marchionne, a cédé sa place aux commandes de Fiat Chrysler (FCA) et Ferrari. La presse et une partie de la classe politique italienne saluaient dimanche « la fin d’une époque » avec le départ de ce patron emblématique de Fiat pendant quatorze ans mais désormais « en fin de vie », selon plusieurs medias.
« Marchionne, la fin d’une époque », titrait le Corriere della Serra, au lendemain des conseils d’administration réunis en urgence samedi après-midi et qui ont désigné ses successeurs à la tête de Fiat Chrysler (FCA), Ferrari et CNH Industrial, les trois groupes contrôlés par la famille Agnelli.
La fin de l’ère de « Super Marchionne »
C’est la fin de l’ère du « Bulldozer » ou de « Super Marchionne », deux surnoms attribués au manager</a> désigné au début des années 2000 par la famille Agnelli pour redresser</a> la firme turinoise. Dans un communiqué, FCA annonce « avec un profond chagrin que durant la semaine, M. Marchionne a souffert de complications inattendues alors qu’il se remettait après une opération, qui ont sérieusement empiré ces dernières heures. Par conséquent, M. Marchionne ne pourra pas reprendre</a> le travail ».
Les administrateurs des trois groupes ont respectivement désigné les patrons de Jeep, Mike Manley, et de Philip Morris, Louis Carey Camilleri, pour lui succéder</a>. M. Marchionne était également président de CNH Industrial et sera remplacé par la Britannique Suzanne Wood, a annoncé ce dernier des trois groupes contrôlés par la famille Agnelli.
Hospitalisé à Zurich depuis une opération fin juin à une épaule, Sergio Marchionne, 66 ans, a souffert de complications en série jusqu’à une nouvelle « détérioration » vendredi, « cette fois-ci sans retour. Le patient ne réagit plus », selon La Repubblica. Sa dernière apparition publique remonte au 27 juin, lorsque ce fils d’un carabinier des Abruzzes a remis une Jeep aux carabiniers de Rome.
« Marchionne a été un grand protagoniste de la vie économique des quinze dernières années (...) Il a réussi à donner</a> un avenir</a> à Fiat quand cela semblait impossible. Il a créé des emplois, pas des chômeurs. Chapeau », a salué l’ancien chef du gouvernement Matteo Renzi (centre gauche). Un temps proche de M. Renzi, M. Marchionne avait ensuite pris ses distances, mais pas au point de mener</a> la coalition de droite aux législatives de mars comme avait essayé de le convaincre</a> Silvio Berlusconi.
L’actuel gouvernement populiste est resté plus discret, même si le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de file de l’extrême droite, lui a adressé sa « reconnaissance et son respect, ainsi que ses meilleurs vœux ».
Un groupe profondément remodelé
Le manager italo-canadien aux éternels pulls ou polos noirs, qui avait pris les commandes de Fiat en 2004, prévoyait de passer</a> les rênes de FCA dans le courant de l’année 2019. Il a profondément remodelé le groupe, d’abord en redressant Fiat, en l’alliant en 2009 à l’américain Chrysler, tout en détachant, d’une part, les activités gros engins/camions en 2011 pour créer</a> CNH Industrial, et, d’autre part, le joyau Ferrari en janvier 2016. John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli et PDG d’Exor, la holding familiale qui détient près de 30 % de Fiat, 27 % de CNH Industrial et 23 % de Ferrari, s’est dit « profondément triste » dans un communiqué.
C’est Mike Manley, discret Britannique de 54 ans, PDG de Jeep et de Ram (pick-up et vans), qui sera chargé de prendre</a> le relais. Il est arrivé à la tête de Jeep en 2009, en pleine tempête dans le secteur automobile américain. Sous sa direction, le constructeur est passé de 337 000 véhicules vendus en 2008 à près de 1,4 million en 2017, et vise 1,9 million cette année.
Lire aussi : Mike Manley, le très discret « M. Jeep »
Les fonctions de M. Marchionne chez Ferrari vont désormais être</a> dédoublées : John Elkann devient président, tandis que Louis Camilleri est nommé administrateur délégué. Né en 1955 dans une famille maltaise à Alexandrie (Egypte), M. Camilleri est entré en 1978 chez Philip Morris, et il est depuis 2002 le PDG de ce groupe très lié à Ferrari via le sponsoring de la Scuderia.
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