(article publié le 25 juillet à 9h53, mis à jour à 10h35 avec les indications de Laurent Thieffry et Xavier Ursat)
Décidément, l'EPR de Flamanville (Manche) accumule les problèmes. EDF a annoncé, ce 25 juillet, de nouveaux retards et des surcoûts pour le réacteur nucléaire en raison de problèmes de soudures rencontrés sur le chantier. Concrètement, le démarrage du réacteur ne devrait pas avoir lieu avant la toute fin 2019, voire le premier trimestre 2020 - alors qu'il était jusqu'alors officiellement attendu fin 2018 -, et l'objectif de coût de construction est porté de 10,5 à 10,9 milliards d'euros (soit une hausse de la facture de 400 millions d'euros).
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Raccordement au réseau de l'EPR prévu début 2020
Lors d'une conférence téléphonique ce 25 juillet, Laurent Thieffry, le directeur du projet EPR de Flamanville, a donné plus de précisions sur le calendrier : les réparations des soudures de l'EPR de Flamanville commenceront d'ici à la fin du mois et se dérouleront jusqu'à l'été 2019.
Le couplage réseau de l'EPR de Flamanville est prévu lui pour le premier trimestre 2020, et son fonctionnement à pleine puissance pour le deuxième trimestre 2020.
Pour Xavier Ursat, directeur exécutif d'EDF chargé de l'ingénierie et des nouveaux projets nucléaires, ce nouveau planning est "tout à fait réaliste", ajoutant qu'il est "prématuré de dire comment se répartira la prise en charge du nouveau surcoût de l'EPR de Flamanville". Par ailleurs, il s'est engagé à réexaminer les soudures de l'EPR tous les cinq ans.
Vingt soudures à refaire
EDF avait déjà annoncé en avril avoir constaté des "écarts de qualité" sur des soudures de la tuyauterie du réacteur en construction. Le scénario d'un report de sa mise en service était alors à craindre.
Le groupe indique avoir contrôlé 148 des 150 soudures. Parmi elles, 33 "présentent des écarts de qualité et vont faire l'objet d'une réparation". Vingt autre vont être refaites car elles ne respectent pas les exigences "de haute qualité" définies par EDF même si elles ne présentent pas de défaut à proprement parler.
Dix autres soudures nécessiteront une "justification spécifique" auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
La fermeture de la centrale de Fessenheim "reportée"
Ces nouveaux retards de Flamanville repoussent, de facto, la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin. En effet, l'accord trouvé au moment de la loi de transition énergétique de 2015 prévoit que le chargement du combustible de l'EPR de Flamanville coïncide avec la fermeture de la centrale haut-rhinoise.
Cette fermeture "est liée au démarrage de l'EPR de Flamanville. Le retard d'un an du chargement du combustible de l'EPR de Flamanville, au quatrième trimestre 2019, décale donc l'arrêt de la centrale de Fessenheim", a déclaré un porte-parole du ministère de la Transition écologique.
Et de poursuivre :
"Il revient à l'exploitant d'en détailler les échéances précises" et "ce délai d'un an sera mis à profit pour mettre en œuvre le projet de territoire."
(avec AFP et Reuters)
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