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Des résultats « décevants » pour Free

Pour la première fois depuis 2012, le nombre d'abonnés mobile est en baisse. L'opérateur prêt à revoir son modèle économique

La roue tourne dans les télécoms français. Free en fait les frais, avec des résultats «décevants» pour le premier semestre 2018. Pour la première fois depuis 2012 et son arrivée dans le secteur, le groupe perd des abonnés dans le mobile et enregistre un recul de son chiffre d'affaires.

Iliad, la maison mère de Free, affiche un revenu trimestriel en repli de 0,2% à 2,39 milliards d'euros. Hors Italie, où le groupe s'est lancé au début de l'été, le recul serait de plus de 2%. Tous les indicateurs financiers sont dans le rouge, avec un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en baisse de 2,2% en France et un résultat net qui perd 0,4% à 232 millions d'euros.

Free reconnaît avoir vu sa base de clients mobiles reculer de 70.000 abonnés, à 13,62 millions. Mais il explique en avoir gagné sur son forfait à 19,99 euros (15,99 euros pour les abonnés Freebox). Ce dernier représente désormais 7,5 millions d'abonnés. Ce point est clé, l'opérateur doit absolument augmenter son revenu mensuel moyen par abonné (Arpu) dans le mobile s'il veut rester dans la course. Il y a trois ans, Xavier Niel l'avait estimé à 10 euros. Depuis, le groupe est resté muet sur le sujet.

Autre point préoccupant, le revenu moyen continue de dévisser dans le fixe, à 32,8 euros. Une lente glissade qui vient grever les marges du groupe. Or, faut-il le rappeler, Free a fait du fixe son socle pour financer son développement dans le mobile. Le groupe se veut rassurant en mettant en avant ses avancées dans la fibre. Mais cela ne fait pas oublier que c'est avec cette technologie qu'Orange est venu lui tailler des croupières sur son marché historique: les centres urbains.

Certes les débuts en Italie sont prometteurs, mais le marché transalpin est plus concurrentiel que ne l'était le Français en 2012. En outre, le groupe va devoir consentir d'importants efforts d'investissements des deux côtés des Alpes pour développer ses réseaux très haut débit fixe et mobile. Et ce, sans même parler de la 5G, la future technologie de téléphonie mobile, qui devrait nécessiter des milliards d'investissements.

» LIRE AUSSI - Martin Bouygues relance l'idée d'une consolidation des télécoms

La consolidation fait son retour

Les marchés financiers n'ont pas attendu la publication des résultats trimestriels pour sanctionner le titre à la Bourse de Paris. Lundi, le titre a terminé la séance à 108,05 euros, après une nouvelle chute de 2,92%, même si à l'ouverture de la bourse mardi, l'action est restée stable. En un an, elle a perdu la moitié de sa valeur. Autrement dit, quasiment tous les gains enregistrés depuis le lancement de Free mobile il y a six ans ont été effacés.

De même, les spéculations portant sur la consolidation du marché des télécoms ont repris de plus belle. La moindre faiblesse d'un des quatre acteurs est perçue comme une opportunité de mariage. La seule chose qui change par rapport aux précédents scénarios est le nom de la cible présumée. C'est au tour de Free de faire l'objet de tous les appétits. SFR et Bouygues Telecom se présentent à mots à peine ouverts en acquéreurs potentiels. La capitalisation d'Iliad a chuté à 6,3 milliards d'euros. Le groupe n'est pas pour autant à la merci d'une OPA, Xavier Niel en reste le principal actionnaire avec 50,96 % du capital Rien ne peut se faire sans son aval.

Or l'homme a plus d'un tour dans sa manche. Un autre scénario se dessine en coulisse. D'un côté, SFR et Bouygues Telecom partagent leur réseau pour 57% de la population. De l'autre, Orange et Free soldent peu à peu leur contrat d'itinérance. Les deux opérateurs pourraient être tentés eux aussi par une solution de mutualisation, ou pour le moins, par un partage de leurs infrastructures mobiles. Au minima, Free pourrait installer ses équipements électroniques sur les pylônes d'Orange… en attendant un partenariat technique plus poussé. Mais les discussions entre les deux opérateurs sont limitées pour le moment: théoriquement, ils n'ont pas le droit de mener de tels pourparlers avant la fin de l'année. En effet, la procédure d'attribution de fréquences actuellement en cours leur interdit de mener toutes négociations qui pourraient avoir une influence sur l'attribution.

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