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Football : après un mauvais départ SFR n'abdique pas

Après le feu, éteindre l'incendie. BFM TV, France Inter puis RTL... Mercredi, Alain Weill, le PDG d'Altice Europe, la maison mère de SFR et des chaînes RMC Sport, n'a pas eu d'autre choix que de faire la tournée des médias. Objectif : rassurer après la soirée calamiteuse de la veille.

Mardi soir, pendant la diffusion des premiers matches de la Champions League, « plusieurs milliers d'abonnés » qui avaient souscrit à l'application RMC Sport de l'opérateur, pour pouvoir suivre le championnat européen, se sont retrouvés devant un écran noir. Coupures, bugs... Face au torrent de mécontentement qui se déversait sur les réseaux sociaux, le groupe contrôlé par Patrick Drahi a réagi peu avant minuit, en offrant un mois gratuit à tous ses clients concernés par la panne technique.

« Nous avons été dépassés par notre succès. En une journée, nous avions recruté 200.000 abonnés, a expliqué, habile, le PDG de l'opérateur, lors de son passage mercredi matin sur BFM TV (qu'il dirige également...), puis sur France Inter. Ce n'est évidemment pas une excuse, même si c'est du jamais-vu dans l'histoire des télécoms. On va travailler dur cette semaine pour remettre les choses dans l'ordre. »

Priorité stratégique

Après ce démarrage poussif dans le sport, l'une des priorités stratégiques pour SFR, Altice est en effet attendu au tournant. Pour reconquérir une partie des 3 millions d'abonnés partis vers la concurrence, Alain Weill, lors de son arrivée aux manettes fin 2017, avait misé à son tour sur la stratégie de convergence entre les « tuyaux » et les contenus (cinéma, séries, sport...) enclenchée par son prédécesseur, Michel Combes.

Sur un marché télécoms très concurrentiel, les investissements faramineux dans les droits sportifs devaient l'aider à gagner de nouveaux abonnés et à fidéliser les clients existants. Pour pouvoir diffuser la Champions League, SFR s'est engagé à payer 350 millions d'euros par an entre 2018 et 2021. Un montant record, qui s'ajoute aux 120 millions supplémentaires pour le foot anglais jusqu'à la fin de cette saison.

Pour rentabiliser ces investissements, le groupe propose RMC Sport à un prix réduit à ses propres abonnés mais cherche aussi d'autres distributeurs pour élargir son audience et amortir ses frais. SFR a ainsi proposé aux autres opérateurs télécoms de reprendre sa chaîne à un prix au prorata de leur part de marché respective.

Certains doutent toutefois de la volonté réelle du patron de SFR de mettre ses contenus sportifs à la disposition de ses rivaux. Pour être moins provocateur vis-à-vis de ses concurrents il a certes rebaptisé sa chaîne SFR Sport en RMC Sport mais ses exigences en termes de minimums garantis étaient jusque-là très élevés. « Cela peut être une stratégie, dit l'un d'eux. Alain Weill se donne peut-être un peu de temps pour voir ce que la Champions League peut lui rapporter en termes d'abonnés, s'il continue de faire cavalier seul. »

Des négociations en panne ?

Un premier accord de distribution avec Canal+ a néanmoins été conclu, mardi soir. Canal  qui en mai avait perdu les futurs droits télés de la Ligue 1 au profit de l'espagnol Mediapro, va pouvoir proposer le bouquet sportif de SFR à ses propres abonnés satellites, soit environ 2 millions de clients (sur 8 millions au total). Un premier signe d'ouverture.

Alain Weill assure que ce deal peut « en déclencher d'autres » mais les opérateurs jugent toujours la somme demandée par SFR trop élevée. L'opérateur télécoms aurait ainsi demandé une centaine de millions d'euros à Bouygues Telecom. « C'est très cher, et déraisonnable de leur part, dit-on chez l'opérateur, qui refuse de donner le montant. On aimerait bien diffuser RMC Sport, mais économiquement, là, ce n'est pas possible. »

Les négociations avec Orange ont également buté pour le moment sur le montant : 240 millions d'euros. Auditionné mercredi par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, le patron de l'opérateur, Stéphane Richard, ne s'est pas privé de commenter le fiasco de son concurrent.

«  Ce match pose des questions. Des Françaises et des Français, amateurs de foot, sont aujourd'hui en colère parce qu'il est compliqué d'accéder à quelque chose de très populaire : les matchs de la Ligue des champions » a-t-il attaqué. « La bronca que l'on peut voir aujourd'hui sur les réseaux sociaux à l'issue du premier match de la Ligue des champions va plutôt dans notre sens » a plaidé Stéphane Richard.

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