
C'est l'un des premiers moments de vérité du mandat de Jerome Powell à la tête de la Fed. Le directeur de la réserve fédérale américaine a annoncé ce mercredi soir un relèvement des taux d'intérêt, entre 2 % et 2,25 %, alors même que Donald Trump a plusieurs fois critiqué cette politique , au cours des dernières semaines. En août, le président américain avait confié qu'il n'était « pas ravi » par la hausse des taux. Un examen d'indépendance attendu par les marchés, plutôt positifs sur les premiers pas de Powell au sein de l'institution, mais qui redoutent une confrontation avec l'exécutif.
Cette hausse, la troisième cette année et la huitième depuis 2015, ne faisait guère de doutes parmi les investisseurs, et renforce la probabilité que la Fed procède, au total, à quatre hausses de taux cette année : 96 % des économistes et des gérants de fonds interrogés par CNBC pour un sondage publié cette semaine, pensent qu'une autre hausse aura lieu avant la fin de l'année.
Les délibérations de la réserve fédérale sont particulièrement attendues, notamment sur les orientations pour l'année prochaine et les prévisions pour une économie où tous les voyants, ou presque, sont au vert. Plusieurs visages ont fait leur apparition au sein de la réserve fédérale : le nouveau vice-président Richard Clarida devait donner ses premières prévisions. C'est aussi la première fois que John Williams devait livrer les siennes en tant que directeur de la Fed de New York, après avoir dirigé celle de San Francisco. Les débats pourraient être plus animés, dans les mois à venir, qu'ils ne l'ont été récemment.
Eviter la surchauffe
Jerome Powell milite pour une remontée progressive des taux. Avec un chômage toujours plus bas, tombé sous les 4 % cette année, et qui pourrait descendre à 3,7 % en 2019, et une inflation enfin en ligne avec les objectifs de 2 % fixés par l'institution, sa priorité est d'éviter une surchauffe de l'économie américaine.
Une position que ne partage pas Donald Trump, qui craint plus que tout que cette hausse ne vienne ralentir la croissance américaine. Une partie de l'administration estime aussi que si l'inflation n'augmente pas au-delà des 2 %, la Fed pourrait se permettre de faire une pause dans son rythme de remontée des taux.
Jerome Powell a répondu à ses attaques, en privé, assurant à certains membres du Congrès que son institution était imperméable aux critiques et qu'elle restait focalisée sur ses principaux objectifs : maintenir une économie prospère et un taux de chômage bas. Selon « Business Week » , le directeur de la Fed multiplie les rencontres avec les parlementaires, 48 au total lors de ses six premiers mois de mandat (contre 17 pour Janet Yellen sur la même période). Objectif : s'assurer qu'ils sont aussi attachés que lui à l'indépendance de la réserve fédérale, face à la Maison-Blanche, alors que le pouvoir et le fonctionnement de la Fed sont remis en cause par une partie des conservateurs et par l'aile gauche démocrate.
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