
Réuni ce jeudi, le conseil d'administration d'Air France a nommé Benjamin Smith directeur général de la compagnie, « après avis favorable du conseil d'administration d'Air France-KLM. » Le nouveau patron du groupe aérien franco-néerlandais , arrivé mi-septembre au siège de Roissy, remplace Franck Terner, qui a remis sa démission, au terme de trente-six années dans l'entreprise. Toutefois, il s'agit d'une mission temporaire, « pour une période de transition qui s'achèvera au plus tard le 31 décembre 2018 », précise un communiqué d'Air France.
Résoudre le conflit social
Trois mois où il ne chômera pas, puisque son conseil lui a assigné « comme missions prioritaires de définir la vision stratégique à court et moyen terme d'Air France, d'apporter une solution aux enjeux salariaux, et de proposer l'organisation de la future direction générale de la compagnie. » La priorité des priorités, bien sûr, sera de résoudre le conflit social qui oppose depuis des mois les différentes catégories du personnel d'Air France, et singulièrement les pilotes, à la direction d'Air France. Des revendications salariales qui ont coûté son poste de PDG à Jean-Marc Janaillac, désavoué avant l'été par une majorité de salariés appelés à s'exprimer dans le cadre d'un référendum d'entreprise. Quinze journées de grève entre le 22 février et le 8 mai ont coûté 335 millions d'euros à la compagnie.
« Nouvelle approche »
« Je mesure les attentes en interne, y compris les enjeux salariaux. Je souhaite y répondre avec une nouvelle approche. Mes premières rencontres de travail avec les équipes d'Air France et les représentants des organisations syndicales me rendent confiants dans notre capacité à construire ensemble l'avenir et le succès d'Air France », a déclaré Ben Smith, cité dans le communiqué à l'issue du conseil d'administration.
Comme directeur général d'Air France-KLM, il n'a pas attendu d'être nommé à la tête de la compagnie française pour entamer des discussions avec les syndicats représentatifs, SNPL AF en tête, le syndicat de pilotes majoritaires, qui fut à la pointe des grèves du premier semestre et qui reste le fer de lance de la revendication salariale, mais aussi la CFDT et la CFE-CGC. A l'issue de cette rencontre, le bureau du SNPL AF, présidé par Philippe Evain, avait déclaré se donner un mois pour parvenir à un accord salarial.
« Incompréhension »
Ben Smith recevra lundi l'intersyndicale, qui inclut des organisations non représentatives, probablement pour lui délivrer un discours de la méthode sur cette « nouvelle approche », et peut-être lever un doute sur des propos repris jeudi par le « Financial Times » à propos de la participation de l'Etat au capital du groupe. Selon une source proche, « le directeur général d'Air France-KLM n'a jamais affirmé que l'Etat était prêt à vendre sa participation. Répondant à une question du journaliste du « FT », il a indiqué que ceci interviendrait en temps voulu. » Une « incompréhension » qui a conduit le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à affirmer dans la journée que « cela ne fait pas partie de la feuille de route de Ben Smith, de liquider la participation de l'Etat français dans Air France. »
« Un modèle qui ne fonctionne pas »
Car, une fois résolue la question sociale, s'il y parvient, le patron d'Air France devra s'atteler à la question de la gouvernance de la compagnie, qui divise les administrateurs favorables à une séparation claire des fonctions entre Air France-KLM et Air France, et ceux qui pensent que le patron du groupe aérien ne peut pas ne pas suivre de très près sa principale filiale. Il lui faudra enfin définir un plan stratégique car, pour Ben Smith, véritable expert du transport aérien, cité par le quotidien britannique, « ce n'est pas comme si cette compagnie aérienne était attaquée de manière disproportionnée ou injuste, elle a juste un modèle concurrentiel qui ne fonctionne pas. »
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0302318983145-nomme-aussi-patron-dair-france-ben-smith-a-trois-mois-pour-y-mettre-de-lordre-2209014.phpBagikan Berita Ini
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