
par Marc Angrand
PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, les investisseurs ayant réduit leur exposition au risque en fin de séance après la hausse de taux sans surprise décidée par la Réserve fédérale et les déclarations de son président réfutant tout virage dans la politique monétaire.
Après avoir passé l'essentiel de la séance en territoire positif, les principaux indices ont subi un retournement de tendance dans la dernière demi-heure de transactions.
L'indice Dow Jones a fini en repli de 106,93 points, soit 0,4%, à 26.385,28. Le S&P-500, plus large, a cédé 9,59 points, soit 0,33%, à 2.905,97.
Le Nasdaq Composite a reculé de 17,11 points, soit 0,21%, à 7.990,37.
La Fed a relevé l'objectif de taux des fonds fédéraux ("fed funds") d'un quart de point à 2%-2,25%, une décision largement anticipée par les marchés, et si elle ne fait plus référence au caractère "accommodant" de sa politique monétaire, elle prévoit que l'économie américaine a encore trois ans de croissance devant elle, ce qui lui permettrait de clore en 2020 le cycle de hausse de taux entamé en 2015.
Son président, Jerome Powell, a toutefois souligné lors d'une conférence de presse que les modifications apportées à la rédaction du communiqué ne traduisaient pas une inflexion de la politique monétaire.
"Au contraire, c'est un signe montrant que la politique
monétaire évolue conformément aux attentes", a-t-il ajouté.
La courbe des rendements obligataires s'est aplatie après ces déclarations tandis que Wall Street passait dans le rouge.
"Même quand les indices montaient, le soutien n'était pas massif aujourd'hui" a constaté Willie Delwiche, stratège de Baird. "Ce qu'on constate, c'est que les rendements obligataires se sont orientés à la baisse, ce qui a affaibli les valeurs financières."
VALEURS
L'indice S&P du secteur financier a cédé 1,27% et parmi les principales banques du pays, JPMorgan a abandonné 1,18%, Wells Fargo 1,97%, Bank of America 1,76% et Goldman Sachs 1,56%, l'une des plus fortes baisses du Dow Jones.
Mais l'accès de faiblesse de la fin de séance a aussi affecté les secteurs des services aux collectivités ("utilities") et de l'immobilier, qui ont perdu respectivement 1,04% et 1,15%.
Egalement dans le rouge, Nike a perdu 1,29% au lendemain de la publication de ses résultats trimestriels, supérieurs aux attentes mais qui montrent aussi une progression plus lente qu'attendu des marges.
A la hausse, IBM a gagné 1,81% après le relèvement de la recommandation d'UBS, passé à l'achat sur le géant de l'informatique.
Pour sa première séance de cotation, le spécialiste des sondages en ligne SurveyMonkey a brillé, gagnant jusqu'à près de 67% par rapport à son prix d'introduction de 12 dollars, fixé au-dessus de la fourchette initiale.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les ventes de logements neufs aux Etats-Unis ont augmenté de 3,5% en août pour atteindre 629.000 unités en rythme annualisé, un rebond plus marqué qu'attendu après deux mois de baisse, mais la tendance de fond reste au ralentissement du marché immobilier avec la remontée des taux et la hausse des prix.
Ces chiffres ont fait baisser les valeurs de la construction résidentielle comme D.R. Horton (-1,02%), KB Home (-3,08%) ou Lennar (-1,98%). L'indice sectoriel S&P a cédé 1,48%.
LA SÉANCE EN EUROPE
Avant les annonces de la Réserve fédérale, les principales Bourses européennes ont clôturé en légère hausse et non loin des récents plus hauts de quatre semaines.
À Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,61% à 5.512,73 points. Le Footsie britannique a pris 0,05% et le Dax allemand 0,09%.
L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,39%, le FTSEurofirst 300 de 0,28% et le Stoxx 600 de 0,3%.
Parmi les progressions sectorielles les plus marquées du jour figurent des compartiments défensifs comme l'alimentation et les boissons (+0,71%), les services aux collectivités ("utilities") (+0,64%) et l'immobilier (+0,6%).
Airbus a gagné 3,24%, la plus forte hausse du CAC. Le groupe réunit exceptionnellement son conseil d'administration en Chine, où il prévoit d'augmenter l'assemblage des avions sur place avec l'espoir de débloquer des discussions sur un contrat portant sur jusqu'à 180 avions, a-t-on appris de sources du secteur.
A SUIVRE JEUDI :
Au-delà des réactions des marchés asiatiques et européens aux décisions et aux annonces de la Réserve fédérale, les investisseurs suivront principalement la présentation du projet de budget du gouvernement italien, qui pourrait n'intervenir qu'en fin de journée.
Du côté des indicateurs, les la première estimation de l'inflation en Allemagne en septembre (à 12h00 GMT) puis les chiffres définitifs de la croissance américaine au deuxième trimestre (à 12h30 GMT), en attendant les le discours que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), doit prononcer à 13h30 GMT.
Jerome Powell s'exprimera quant à lui à 20h30 GMT lors d'une conférence économique à Washington.
(Avec Noel Randewich à New York)
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