
Après six mois de crise, 15 jours de grève et le départ du PDG, du directeur général et du DRH, un accord sur une hausse générale des salaires de 4 % sur deux ans, est désormais sur la table. Deux jours de négociations officielles , mercredi et jeudi, précédés par un mois de discussions informelles sur l'égide du nouveau patron d'Air France-KLM, Benjamin Smith, ont permis d'aboutir jeudi soir à un projet d'accord, qui prévoit 2 % de hausse générale en 2018, avec effet rétroactif au 1er janvier, et 2 % supplémentaires au 1er janvier 2019, assorties de mesures spécifiques pour les plus bas salaires.
Jusqu'à ce soir pour signer
Les organisations syndicales représentatives, au nombre d'une douzaine, ont jusqu'à cet après-midi pour signer le texte reçu hier soir à 21h. Mais même si tous les syndicats ne signent pas, le texte devrait recueillir suffisamment de signatures pour être applicable, plusieurs organisations, comme l'UNSA et le deuxième syndicat de pilotes SPAF, ayant déjà donné leur accord dès hier soir. En revanche, le principal syndicat de pilotes, le SNPL AF, ne devrait pas signer l'accord général, ses représentants préférant attendre d'avoir trouvé un accord sur leurs revendications catégorielles, dont l'acceptation sera soumise au vote des adhérents, conformément au vote du Conseil du SNPL AF, mercredi dernier. Néanmoins, cette abstention du SNPL AF n'empêcherait pas l'accord sur la hausse générale des salaires d'être validé.
Une offre inférieure aux revendications
Le projet d'accord correspond peu ou prou à la proposition formulée par Benjamin Smith le 7 octobre dernier. Elle représente une nette amélioration par rapport au 1 % de hausse proposé initialement en janvier et une petite amélioration comparée a u projet d'accord rejeté par le vote des salariés en mai (7 % d'ici à 2021 dont 2 % en 2018), qui avait ouvert une crise de gouvernance. Elle est comparable aux 4,3 % de hausse sur deux ans accordés chez KLM. Mais elle reste en deçà de la revendication, revue à la baisse, de l'intersyndicale, d'une hausse générale de 5,1 %.
Poursuite des négociations catégorielles
Cependant, cet accord ne mettra pas fin pour autant aux négociations avec les syndicats. Après l'augmentation générale des salaires, la direction d'Air France va devoir s'atteler aux revendications catégorielles, notamment celles du principal syndicat de pilotes SNPL AF, qui représenteraient plus de 6 % de hausse supplémentaires. La direction voudrait conditionner son accord à des gains de productivité et d'économies. Mais pour l'heure, les pistes proposées par la direction, comme la baisse des salaires de pilotes à l'embauche ou l'augmentation des limites annuelles d'heures de vol, n'ont pas eu l'air de séduire les représentants des pilotes.
Enjeu stratégique
L'enjeu de ces négociations avec le SNPL AF est pourtant capital pour les futures orientations stratégiques d'Air France. Si Benjamin Smith souhaite doter le groupe d'une véritable compagnie low cost long-courrier, augmenter la flotte de la low cost moyen-courrier Transavia ou relancer la filiale régionale Hop ! , il lui faudra nécessairement un accord avec le principal syndicat de pilotes sur la question du périmètre réservé d'Air France.
Par ailleurs, le projet d'accord est assorti d'une clause de revoyure en octobre 2019, en fonction de la situation économique globale. Avec le risque d'une nouvelle crispation.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0600002888991-air-france-un-accord-sur-les-salaires-a-signer-avant-ce-soir-2215114.phpBagikan Berita Ini
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