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Amazon fixe son salaire minimal à 15 dollars aux Etats-Unis

Des candidats devant le centre de recrutement de Fall River (Massachusetts), lors des « Amazon Jobs Day », en août 2017.

Mieux vaut devancer</a> l’appel plutôt que de se le faire</a> imposer, par les politiques ou la loi du marché. Amazon a annoncé mardi 2 octobre qu’elle fixait le revenu minimal de ses employés à 15 dollars de l’heure (soit 13 euros). La mesure, qui entre en vigueur le 1er novembre, concerne les 250 000 salariés à temps plein et les 100 000 travailleurs saisonniers embauchés pour livrer</a> les colis pour les fêtes de fin d’année.

L’entreprise a annoncé dans la foulée qu’elle allait se battre</a> au Congrès pour que soit relevé le salaire fédéral minimal, qui n’est que de 7,25 dollars, niveau inchangé depuis juillet 2009. Toutefois, au 1er janvier 2018, 29 Etats auront imposé un salaire minimal supérieur.

Sous la pression de Bernie Sanders, sénateur indépendant du Vermont qui se dit socialiste, le Parti démocrate s’est fixé dans sa plate-forme un objectif de 15 dollars, tout comme les Etats progressistes de Californie et de New York. Ils font partie des 18 Etats qui augmenteront leur salaire minimal au 1er janvier (10,40 dollars dans l’Etat de New York et entre 12 et 13 dollars dans la ville de New York, selon la taille de l’entreprise tandis qu’en Californie, la rémunération variera entre 10,50 et 11 dollars). Le salaire minimal le plus élevé est dans le district de Columbia, siège de la capitale fédérale, Washington (13,25)

Dans le collimateur des politiques

Amazon avait déjà assuré que le salaire tout compris de ses employés à plein-temps était supérieur à 15 dollars. La nouveauté concernerait d’abord les intérimaires. Leur paye, si elle est basse, est déjà supérieure au salaire minimal. Les salariés que nous avions rencontrés l’an dernier dans un entrepôt du Kentucky en train d’empaqueter les cadeaux de Thanksgiving et de Noël déclaraient toucher</a> environ 12 dollars. Selon le Wall Street Journal, le salaire des employés à temps partiel travaillant à leur domicile commence à 10 dollars.

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Amazon souffre de sa mauvaise réputation car à la différence des start-up de la Silicon Valley, elle n’embauche pas des ingénieurs bien rémunérés mais des manutentionnaires peu qualifiés. Les entreprises comme Wal-Mart sont moins généreuses : le géant de la distribution, qui emploie 1,5 million de salariés, a annoncé qu’il augmentait son salaire minimal à… 11 dollars.

Mais Amazon est dans le collimateur des politiques. Parce son patron fondateur Jeff Bezos est l’homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 164 milliards de dollars. Parce que son entreprise a été, après Apple, la seconde à franchir</a> – temporairement – la barre des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Parce qu’elle chamboule le commerce de détail et les services postaux américains, ce qui lui vaut d’être attaqué tant par Donald Trump que par Bernie Sanders. La distribution traditionnelle est frappée, comme en témoigne la faillite de Toys’R’Us ou les graves difficultés financières de Sears.

1 employé sur 3 à l’aide alimentaire

Cet été, le sénateur du Vermont, Bernie Sanders avait accusé Amazon de bénéficier</a> de facto de subventions fédérales car une grande part de ses salariés vivaient de l’aide sociale et touchaient des bons alimentaires. « Des milliers [de salariés d’Amazon] sont forcés de dépendre</a> de l’aide alimentaire, de l’aide médicale et du logement public car leurs salaires sont trop bas, y compris un salarié sur trois en Arizona », a protesté M. Sanders, qui se fondait sur une étude de l’ONG The New Food Economy. En Arizona, un employé sur trois d’Amazon ou son conjoint percevait l’aide alimentaire. Mais Amazon n’est pas le pire : les premiers employeurs de salariés dépendants de l’aide alimentaire sont Wal-Mart, McDonald’s, ainsi que les groupes de distribution Circle K et d’électronique Fry’s.

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M. Sanders a alors déposé un projet de loi proposant de taxer</a> les entreprises de plus de 500 personnes à hauteur des aides sociales que reçoivent leurs salariés, pour les forcer</a> à les payer</a> plus. La proposition a été facétieusement baptisée BEZOS comme « Stop Bad Employers by Zeroing Out Subsidies Act » (« arrêtez les mauvais employeurs en réduisant à zéro leurs subventions »).

Le plein-emploi et la pénurie de main-d’œuvre aux Etats-Unis commencent aussi à entraîner</a> une hausse des salaires, qui ont connu en août une hausse annuelle de 2,9 % et forcent Amazon à réagir</a>. Sur les marchés, l’annonce salariale d’Amazon a été bien accueillie : le titre</a> était en légère hausse en début de séance.

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https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/10/02/amazon-fixe-son-salaire-minimal-a-15-dollars-aux-etats-unis_5363549_3234.html

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