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Ascoval: le tribunal accorde un sursis de deux semaines

Cette décision du tribunal de Strasbourg fait suite à celle de Vallourec de ne pas soutenir l'offre de reprise d'Altifort. Le gouvernement appelle le spécialiste des tubes sans soudures à prendre ses responsabilités. En attendant, les salariés d'Ascoval bloquent le site de Sainte-Saulve.

Ascoval a-t-elle encore une chance d'être sauvée? La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg, qui devait statuter sur le sort de cette aciérie de Saint Saulve placée en redressement judiciaire, a décidé de lui accorder un nouveau sursis de deux semaines. Une décision qui fait suite à celle de son actionnaire Vallourec de se désolidariser du projet de reprise, conduit par Altifort. Le tribunal a décidé un renvoi au 7 novembre, selon des représentants de la direction et du personnel d'Ascoval à l'issue de l'audience.

Invité à l'antenne de RTL ce matin, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'était montré pessimiste sur l'avenir de cette entreprise qui emploie 281 salariés: la fermeture du site «fait partie des options (...) Les salariés le savent et je n'ai pas l'habitude de tromper les salariés. Je préfère dire la vérité», avait-il expliqué.

» LIRE AUSSI - Ascoval: l'avenir de l'aciérie statué ce mercredi

Bruno Le Maire s'était toutefois dit prêt à chercher une nouvelle solution de sauvetage. Il confirme que l'État, par l'intermédiaire de la BPI, investira dans l'usine à hauteur du financement d'un acteur privé: «Un euro d'argent public» sera injecté dans l'aciérie «pour un euro d'argent investi» par le privé, explique-t-il, car «Altifort ne peut mettre que 10 millions d'euros sur la table alors qu'il en faudrait 200». Mais ce sauvetage ne se fera pas sans Vallourec, prévient le ministre. Le spécialiste français des tubes sans soudures «ne pourra pas se laver les mains de salariés qui étaient les siens».

Bruno Le Maire recevra à nouveau les salariés d'Ascoval «s'ils le souhaitent» et les élus, «soit en fin de semaine, soit en début de semaine prochaine, pour voir quelles décisions d'investissement, nous prenons ensemble». Le ministre a assuré que le gouvernement faisait «tout son possible depuis un an» pour trouver un repreneur. «Depuis huit mois, je me bats, tous les jours» affirme-t-il. Mais «le marché de l'acier est désormais très compliqué», selon lui. Les décisions de Donald Trump concernant les taxes sur l'acier «pèsent lourdement sur le marché», explique-t-il.

Blocage du site

«Écœurés» par la situation, les salariés ont décidé de bloquer leur usine. Ils dénoncent un «lâchage» de Vallourec qu'ils comptent désormais «étouffer», a déclaré Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale d'Ascoval. «On a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients. Les voies ferrées sont barrées, Vallourec, on va l'étouffer...», a-t-il dit hier, à l'issue d'une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement.

La colère des salariés est partagée par les élus locaux. Valérie Létard, sénatrice du Nord et conseillère régionale, a affirmé ce matin sur France Bleu Nord que le gouvernement avait «signé l'enterrement de l'usine». Elle espérait du tribunal «qu'il donne une semaine, pas plus, pour remettre les parties autour de la table». Selon elle, «il serait irrecevable que Vallourec refuse définitivement le projet solide du repreneur».

Avant elle, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, en avait appelé à l'Etat: «Vallourec vient d'annoncer qu'il ne soutiendrait pas le projet de reprise d'Ascoval. Qu'en dit l'État, actionnaire de Vallourec, et que propose-t-il?», a-t-il lancé dans un tweet.

Les doutes de Vallourec sur l'offre d'Altifort

Vivement pointé du doigt, Vallourec a justifié sa décision de ne pas participer au plan de reprise proposé par Altifort en affirmant qu'accepter sa demande de financement, qu'il chiffre à 51 millions d'euros, le conduirait «à acheter à cette société son acier à des prix de plus de 30% supérieurs» à ses autres fournisseurs, «mettant en péril (ses) activités françaises et européennes». Et ce, sur des activités confrontées depuis des années à «un contexte de marché extrêmement difficile».

Vallourec doute en outre du plan de reprise proposé, estimant que ses «besoins de financement» ont été «largement sous-évalués» et «ne sont financés que pour une part minime par Altifort», le reste provenant «d'hypothétiques prêteurs et investisseurs». Mais face au risque d'arrêt de l'usine, Vallourec se dit «pleinement conscient du désarroi des salariés d'Ascoval», et prêt à se mobiliser «pour favoriser leur reclassement». Pour le directeur général d'Altifort, en tout 1000 emplois sont concernés, sous-traitants compris. Altifort s'était engagé à investir à Saint-Saulve dans un train à fil, un projet qu'il financerait à hauteur de 140 millions d'euros, faisant selon lui passer les effectifs de 281 à 414 salariés.

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