Il reste un espoir de sauver</a> l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) et ses 281 salariés. Un espoir de plus en plus ténu, mais un espoir tout de même. Encore faut-il revoir</a> de fond en comble le seul projet de reprise sur la table, celui présenté par la société Altifort, ont fait savoir</a> les pouvoirs publics, mercredi 31 octobre, lors d’une rencontre à Bercy avec les différents acteurs de ce dossier devenu emblématique de la lutte contre la désindustrialisation.
Compte tenu du travail encore nécessaire pour aboutir</a> à un plan viable, Altifort ne sera pas en mesure de remettre</a> une offre de reprise en bonne et due forme à la date prévue, le 7 novembre. Un nouveau délai, jusqu’au début du mois de décembre, va donc être</a> demandé au tribunal de Strasbourg, qui suit l’entreprise en redressement judiciaire.
« Nous avons quatre semaines pour confirmer</a> le carnet de commandes, consolider</a> le plan de financement, convaincre</a> les banques de participer », a expliqué mercredi le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, qui dément tout acharnement thérapeutique. Le plan d’Altifort n’est certes pas bouclé, mais « cette chance mérite d’être jouée ».
En gage de bonne volonté, le personnel en grève a voté la reprise du travail, pour ne pas désespérer</a> les éventuels investisseurs. « On nous ouvre une chance, on ne peut pas la laisser</a> passer, il faut aller</a> jusqu’au bout », a commenté Bruno Kopczynski, le porte-parole de l’intersyndicale.
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Avec Altifort, mais sans Vallourec
Après avoir</a> contacté une centaine de partenaires éventuels, le ministère de l’économie mise depuis plusieurs mois sur le seul candidat sur les rangs : Altifort. Problème : le projet de cette société fondée en 2014 par deux entrepreneurs, l’un français, l’autre belge, reposait largement sur le soutien de Vallourec, l’ancien propriétaire demeuré le principal client de l’aciérie. Or, Philippe Crouzet, le patron de Vallourec, a catégoriquement refusé de consacrer</a> à ce sauvetage les dizaines de millions d’euros qui lui étaient réclamés.
Résultat, le plan initial d’Altifort ne tient pas la route. « Il conduisait dans l’impasse », reconnaît-on à Bercy. Aidé par le cabinet de conseil Roland Berger, le gouvernement a donc commencé à imaginer</a> une autre solution. Toujours avec Altifort, mais sans Vallourec comme client ou comme soutien financier. « On repart à zéro », constate l’intersyndicale.
Le nouveau plan repose sur un changement de stratégie. Au lieu de miser</a> sur des aciers bas de gamme, à faible marge, Saint-Saulve deviendrait une usine d’aciers spéciaux. Cela nécessiterait d’investir en aval dans un nouvel outil de production, un train à fil. La fabrication de fil machine ouvrirait ainsi de nouveaux débouchés à l’aciérie.
Sur le papier, le projet est jugé crédible par Roland Berger, sous réserve qu’il s’accompagne de mesures pour améliorer</a> la compétitivité de l’usine, notamment en matière d’énergie. Aujourd’hui déficitaire, Ascoval pourrait se rapprocher</a> de l’équilibre en 2020 et dégager</a> un bénéfice opérationnel positif en 2021, avance le cabinet.
Deux points décisifs restent toutefois à régler</a>. D’abord, il faut trouver</a> des clients. Une petite révolution, alors qu’Ascoval n’avait, jusqu’à récemment, aucune activité commerciale : toute sa production partait chez Vallourec. Ensuite et surtout, il faut réunir</a> les quelque 180 millions d’euros considérés comme indispensables au redressement.
Les dirigeants d’Altifort se disent désormais prêts à apporter</a> 20 à 30 millions d’euros en fonds propres. La région Hauts-de-France met de son côté 12 millions sur la table, et 10 millions pourraient venir</a> de la ville de Valenciennes et des communes environnantes. L’Etat, enfin, est disposé à apporter un euro d’argent public pour un euro d’argent privé investi. Cependant, tout cela n’aboutit pas au total visé.
« Ce n’est pas encore gagné, mais on y croit dur comme fer, a assuré mercredi Xavier Bertrand, le président de la région. Si tout le monde joue le jeu jusqu’au bout, cette usine pourra être sauvée. » Les experts de Roland Berger se montrent plus prudents : « le chemin existe », mais « il est étroit », mettent-ils en garde dans leur note.
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