
VIDÉO - Une réunion est prévue mercredi à Bercy avec Altifort, unique porteur d'une offre de reprise de l'aciérie Ascoval. Celle-ci se fera a priori sans Vallourec, actionnaire majoritaire de l'usine. En attendant cette rencontre de la dernière chance, les employés ainsi que les acteurs de la métallurgie de la région manifestent aujourd'hui dans les rues de Valenciennes.
Alors qu'une réunion est prévue demain à Bercy pour plancher sur l'avenir de l'usine Ascoval de Saint-Saulve, dans le Nord, les employés de la sidérurgie de la région sont regroupés aujourd'hui dans les rues de Valenciennes. Ils entendent ainsi faire montrer la pression sur ceux qui tiennent le sort du site entre leurs mains: l'État, qui cherche une solution, et Vallourec, actionnaire majoritaire de l'usine, qui veut définitivement se détacher du projet de reprise du groupe franco-belge Altifort.
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C'est une pression encore un peu plus forte qui est mise sur le gouvernement et sur Vallourec. Alors que les employés d'Ascoval bloquent l'usine de Saint-Saulve depuis huit jours, ainsi que celle d'Aulnoye-Aymeries depuis quatre jours, des manifestations pour la journée de mobilisation de la métallurgie sont organisées aujourd'hui pour lutter contre la fermeture de l'aciérie. Appelés par la CGT à se montrer solidaires, de nombreux techniciens, opérateurs, mouleurs et soudeurs du secteur ont arpenté les rues de Valenciennes pour exprimer leur mécontentement. Loin d'être isolé, le cas d'Ascoval soulève des questions fondamentales concernant l'avenir de la sidérurgie dans la région. Comme l'expliquait Philippe Verbeke vendredi dernier, «la problématique est élargie aux 1500 salariés de Vallourec de la région qui travaillent en collaboration permanente. C'est autant d'emplois qui sont menacés». Selon les économistes David Cayla et Henri Sterdyniak, l'affaire est révélatrice de l'«absence de stratégie industrielle de moyen et long terme» en France.
Des salariés d'Ascoval bloquent les entrées du site de Vallourec - Regarder sur Figaro Live
Réunion à Bercy
Mardi, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie Agnès Pannier-Runacher a confirmé sur Radio Classique travailler avec Altifort, seul candidat officiel à la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve, sur un projet de reprise sans Vallourec. Via son offre originelle, Altifort demandait au spécialiste des tubes en acier sans soudures qu'il maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. Une période nécessaire, selon le candidat, qui aurait permis d'organiser solidement la reprise de l'usine. Toutefois, Vallourec a refusé cette demande. «Prolonger le contrat avec Vallourec» reviendrait à demander à Ascoval de «produire des biens sur lesquels elle n'est pas compétitive», a expliqué la secrétaire d'État. Jeudi dernier, le gouvernement avait mis le cabinet Rolland Berger sur le dossier pour étudier le projet et évaluer sa viabilité. La réunion de demain, qui se déroulera en présence de la direction d'Altifort, servira à «trouver une solution pérenne pour les employés», a indiqué Agnès Pannier-Runacher. Et s'il le faut, «dire les yeux dans les yeux aux salariés d'Ascoval qu'on leur retrouvera un job quoi qu'il en soit».
Un espoir supplémentaire
Vendredi dernier, Pascal Cochez, un industriel valenciennois, avait créé la surprise en déposant une lettre d'intention afin de formuler une offre officielle pour la reprise de l'aciérie dans les semaines à suivre. Contacté par Le Figaro, ce dernier explique avoir «anticipé le désengagement de Vallourec», raison pour laquelle il se serait empressé de déposer la lettre. «Je travaille actuellement sur une offre alternative», déclare-t-il. «J'essaye de regrouper des forces actives pour sauver l'industrie valenciennoise», explique-t-il. Selon lui, un tour de table autour de son offre serait déjà organisé et regrouperait, entre autres, un groupe Italien actif en France et l'entreprise iranienne Boost basée à Dubaï. «Je reçois un soutien direct de Bercy qui me promet les mêmes financements que ceux mentionnés pour Altifort», précise-t-il. «Toutefois, je ne suis aucunement en concurrence avec eux», ajoute-t-il. «Mon seul objectif est de sauver l'industrie de notre région».
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