
Du train, du bus... et bien d'autres ! La promesse d'offres de transport du site Oui. sncf, lancé il y onze mois en lieu et place de Voyages-sncf.com, avait tout du message subliminal. Va bientôt s'y ajouter, en effet, du covoiturage. Au terme d'un conseil d'administration de sa branche SNCF Mobilités, réuni lundi après-midi, le groupe ferroviaire annonce la vente de Ouibus, son activité cars longue distance, à BlaBlaCar. Lequel verra son offre de covoiturage proposée avant la fin de l'année sur le premier site de e-commerce français, avec quelque 16 millions de visiteurs uniques par mois.
Développer Ouibus à l'international
L'acquisition de Ouibus, pour un montant non dévoilé, se fait à la faveur d'une nouvelle augmentation de capital de BlaBlaCar. La première « licorne » (expression désignant une jeune pousse dépassant le milliard d'euros de valorisation) française annonce concomitamment à cette opération « une levée de fonds de 101 millions d'euros, impliquant SNCF et des investisseurs existants de BlaBlaCar. » Le groupe public, actionnaire minoritaire, aura un siège au conseil d'administration du leader européen de l'autopartage... et premier concurrent du TGV.
« Ouibus est un énorme succès français [avec quelque 12 millions de passagers transportés et 40 % de part de marché dans l'Hexagone, NDLR], que nous voulons développer au niveau européen en intégrant le car longue distance à notre offre, comme nous l'avons fait avec succès en Russie », commente le cofondateur et directeur général de BlaBlaCar, Nicolas Brusson, que la perte de la filiale de la SNCF en 2017 (35 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 55 millions) n'inquiète manifestement pas.
Offres de mobilité porte à porte
« Nous terminons de modifier le modèle économique de Ouibus [dont l'activité est déjà à 90 % opérée par le recours à la sous-traitance et à des franchisés, NDLR], lequel va se voir ouvrir le marché des quelque 65 millions de membres de BlaBlacar dans 22 pays, et par voie de conséquence devenir complètement international », se félicite de son côté la directrice générale de Voyages SNCF, Rachel Picard, en réaffirmant la volonté du groupe public de réunir sur son site Oui. sncf « toutes les offres de mobilité partagée pour un service réellement porte-à-porte. »
C'est clairement « un changement de pied », souligne la dirigeante. Là où le covoiturage était vu comme un concurrent du train, le bus comme un concurrent du covoiturage, l'ennemi commun est clairement désigné : c'est la voiture individuelle. « Nous partageons une volonté de réduire l'autosolisme au profit d'un transport partagé et responsable », renchérit Nicolas Brusson.
Redresser les comptes
Plus prosaïquement, un expert du secteur voit dans cette opération « une conséquence de la réforme ferroviaire : la trajectoire financière annoncée en 2017 est pour l'instant tenue, mais le redressement des comptes du groupe doit être rapide et impératif, et la décision a manifestement été prise de céder tous les foyers de pertes dans les nouvelles mobilités. »
Ce qui laisse à supposer que la SNCF, qui cherche depuis quelques mois à ouvrir le capital de sa filiale de covoiturage courte distance iDVroom, pourrait au final la vendre.
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