
Les tickets de caisse en papier pourraient être supprimés dans les commerces et dématérialisés, sauf demande expresse du client, à partir du 1er janvier 2020. Écologie, économie et santé publique sont les arguments avancés par les députés qui soutiennent une proposition de loi déposée début novembre.
Les tickets de caisse encombrent les portefeuilles et finissent souvent à la poubelle. Ils sont aussi pour certains un bon moyen de tenir ses comptes à jour. Mais c’est peut-être de l’histoire ancienne. Une proposition de loi, déposée le 7 novembre par Patricia Mirallès, députée LREM de l’Hérault, vise à interdire leur impression et leur distribution dans les commerces à partir du 1er janvier 2020.
Pour défendre son projet de loi, Patricia Mirallès a réalisé sa petite enquête. Selon ses calculs, qu’elle a détaillés à BFM TV, 12,5 milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année en France. Une boulangerie consomme six rouleaux de papier par mois, un bureau de tabac un rouleau par jour et un hypermarché plus de 10 000 rouleaux par an, soit plus de 800 000 mètres de papier. L’économie pour les commerçants est chiffrée à plusieurs milliers d’euros par an.
La durée de vie d’un ticket de caisse ? Quelques secondes
« Cette proposition fait appel au bon sens, c’est une mesure concrète. Chacun la comprend : les tickets de caisse ont une durée de vie limitée à quelques secondes », souligne Yannick Kerlogot, député LREM des Côtes-d’Armor, qui fait partie des cosignataires. « C’est utile pour la planète, plein de bon sens », abonde Jean-Michel Jacques, élu de la majorité dans le Morbihan, lui aussi cosignataire. « D’un point de vue économique, ce sont des ressources en plus pour les entreprises. Je n’y vois pas d’inconvénient », ajoute-t-il.
La proposition de loi permettrait donc de remplir un double objectif économique et environnemental, mais aussi de santé publique : réduire drastiquement les conséquences nocives de l’encre imprimée sur les tickets et de ses composants, de la famille des bisphénols. Typographe, le grand-père maternel de Patricia Mirallès est décédé à 58 ans d’un cancer des intestins. D’après la députée, l’encre n’était pas pour rien dans le décès.
Dématérialisation et données personnelles
Dans la pratique, les tickets dématérialisés sont déjà proposés par certaines enseignes, comme Decathlon et Leclerc. À la demande du client, la preuve d’achat est envoyée sous forme numérique, par mail, ou rattachée au compte du client sur sa carte de fidélité ou l’application du magasin.
« Mais la dématérialisation peut poser problème, prévient Olivier Gayraud, juriste à la CLCV, une association de défense des consommateurs. Beaucoup de gens ne savent pas comment faire, ils ne sont pas à l’aise avec la technologie. Le ticket de caisse, c’est la preuve d’achat, c’est une garantie légale. Le consommateur doit avoir le choix, il doit être informé ».
La dématérialisation du ticket de caisse comporte aussi une limite liée à l’utilisation des données personnelles. Un avertissement émis par Yannick Kerlogot : « L’adresse mail du client pourrait être utilisée pour des démarches commerciales ».
https://www.letelegramme.fr/economie/commerces-bientot-la-fin-des-tickets-de-caisse-17-11-2018-12136456.phpBagikan Berita Ini
0 Response to "Commerces. Bientôt la fin des tickets de caisse ?"
Post a Comment