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Le France ne pourra pas fermer ses dernières centrales à charbon avant 2020

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Ce n’est pas un signal d’alarme, plutôt un constat en guise d’avertissement. Jeudi 15 novembre, le réseau de transport d’électricité (RTE) a rendu public son bilan prévisionnel pour les cinq prochaines années. Si la filiale d’EDF se veut rassurante et pense que la France peut passer sans encombre les prochains hivers, elle dépeint un système électrique « en pleine mutation », qui « comprend des incertitudes ». Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité recommande de ne pas fermer les centrales à charbon avant 2020 et de ne fermer aucun réacteur nucléaire avant 2023, à l’exception de Fessenheim.

Les défis à venir pour la production d’électricité en France sont nombreux : le gouvernement s’est engagé à fermer les dernières centrales à charbon et la centrale nucléaire de Fessenheim avant la fin du quinquennat. Parallèlement, le rythme de développement des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien terrestre et offshore, doit s’accélérer, et le premier réacteur nucléaire de type EPR, à Flamanville (Manche), est programmé pour être enfin raccordé au réseau en 2020.

Si tout se passe comme prévu, cet équilibre est tenable, estime RTE, qui lance toutefois quelques mises en garde. Après la fermeture de plusieurs centrales au fioul ces dernières années, le gestionnaire de réseau estime ainsi qu’il est préférable de « ne pas envisager de fermeture de nouveaux moyens de production d’ici à 2020 ».

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Comment, alors, s’attaquer au dossier du charbon ? Emmanuel Macron a promis de fermer, d’ici à 2022, les quatre dernières centrales en France, qui ne produisent que 2 % de l’électricité française mais sont surtout utiles lors des pointes de consommation en hiver. Les arrêter sans mettre en danger le réseau est possible, selon RTE, à condition d’attendre 2020. Ce qui ne laisse que deux ans au gouvernement pour fermer quatre sites, où les questions sociales sont par ailleurs sensibles.

D’autant que la plus puissante de ces centrales, Cordemais, en Loire-Atlantique, assure une bonne partie de l’alimentation électrique de la Bretagne. Pour ne prendre aucun risque sur le réseau, il faudrait que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville démarre avant la fermeture de Cordemais pour prendre le relais, explique Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE.

Or, le chantier de Flamanville, embourbé dans les difficultés, a vu son calendrier une nouvelle fois décalé, avec une date espérée de lancement en 2020. Toutefois, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, ont précisé qu’ils n’étaient pas liés par ce calendrier. « Un scénario de report important de mise en service de l’EPR compromettrait la fermeture des deux dernières tranches charbon d’ici à 2022 », note le bilan de RTE.

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https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/11/15/le-france-ne-pourra-pas-fermer-ses-dernieres-centrales-a-charbon-avant-2020_5383814_3234.html

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