
Dans un document préparatoire que s'est procuré l'AFP, le gouvernement prévoit 3 scénarios concernant le renouvellement du parc nucléaire français. La voie choisie par le gouvernement sera annoncée dès la semaine prochaine.
Le calendrier de l'énergie en France se précise. Après avoir, en septembre, reporté à 2035 l'objectif de réduction du poids du nucléaire à 50%, en lieu et place de 2025, l'exécutif devrait annoncer la semaine prochaine dans le cadre de la future Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) de nouvelles projections concernant l'avenir des réacteurs nucléaires du pays. D'après un document obtenu par l'AFP, trois scénarios sont actuellement étudiés par l'exécutif, et un seul sera définitivement retenu.
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● Le premier scénario est baptisé «MTES» et provient a priori, comme son sigle l'indique, du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire. Il prévoit de respecter l'objectif des 50% de nucléaire à l'horizon 2035. Pour ce faire, aucune nouvelle fermeture de réacteur n'interviendrait durant le quinquennat actuel d'Emmanuel Macron: six devraient être démantelés entre 2023 et 2028, date butoir de la PPE annoncée par Macron dans quelques jours, et six autres entre 2028 et 2035. Au total, si ce scénario devait être suivi à la lettre, ce seraient donc 14 réacteurs nucléaires - ceux de Fessenheim compris - qui devraient disparaître sur les 58 que compte notre parc. S'il ne prévoit pas la mise en service de nouveaux réacteurs d'ici 2035, hormis celle de l'EPR de Flamanville, ce plan ne ferme pas expressément la possibilité de futures constructions. Selon l'AFP, ce scénario laisse entendre que des indemnisations seraient versées à EDF. Et des trois envisagés, il est celui qui prévoit le développement le plus rapide de la production d'électricité renouvelable, principalement au travers de l'éolien et du solaire, de sorte que l'objectif de 40% d'électricité renouvelable soit atteint dès 2030.
● Le second scénario est qualifié d'«intermédiaire» dans le document de travail du gouvernement. S'il ne prévoit aucun arrêt de réacteur d'ici 2028, douze d'entre eux devraient tout de même fermer avant 2035. Dans ce cas, le gouvernement ne prévoit pas d'indemnisation d'EDF. Par ailleurs, cette stratégie retarderait le gros de l'effort sur les énergies renouvelables, repoussant l'objectif des 40% d'électricité renouvelable à 2032, soit deux ans de plus que dans le premier scénario.
● Le troisième scénario, poussé par Bercy selon le document, ne prévoit lui non plus aucune fermeture d'ici 2028. Seuls neuf réacteurs seraient arrêtés avant 2035, repoussant ainsi à 2040 l'objectif des 50% d'énergie nucléaire. En plus de l'EPR de Flamanville, ce plan prévoit la construction de quatre nouveaux réacteurs avant 2041. Un programme qui reporterait à 2034 l'ambition des 40% d'électricité renouvelable.
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En septembre, le premier ministre rappelait «l'engagement pris par le président de la République de permettre la constitution d'un mix énergétique à l'horizon de 2035 avec 50% de nucléaire». En attendant, le gouvernement envisage, selon un autre document dont l'AFP a pris connaissance en octobre, de décider entre 2021 et 2025 s'il lancera la construction d'une série de réacteurs EPR, sous réserve d'un coût acceptable.
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