Search

Carlos Ghosn pourrait bientôt être libéré sous caution - Le Figaro

Un tribunal japonais a rejeté la demande de prolongation de sa détention. Selon les médias japonais, le patron de Renault pourrait sortir dès vendredi. Mais le bureau du procureur pourrait faire appel de cette décision et le placer une nouvelle fois en état d'arrestation.

Carlos Ghosn peut espérer retrouver l'air libre dans les prochains jours. Selon la chaîne publique NHK, le patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, en garde à vue depuis le 19 novembre, pourrait être libéré sous caution dès ce vendredi. Un nouveau rebondissement dans cette affaire rendu possible par la décision du tribunal de Tokyo de rejeter la demande de prolongation de garde à vue émanant du parquet. Ce tribunal a aussi choisi de ne pas prolonger la détention de Greg Kelly, ex-administrateur de Nissan soupçonné de complicité avec Carlos Ghosn. Le parquet a toujours la possibilité de faire appel. «Nous allons procéder de manière appropriée», a indiqué le procureur adjoint, Shin Kukimoto. Mais si elle se concrétise, cette libération mettra fin, pour Carlos Ghosn, à un mois de détention au sein de la prison de Kosuge, à l'est de Tokyo. Le puissant patron sera libre en attendant son procès.

La décision du tribunal de rejeter la prolongation de la garde à vue ne veut pas dire que Carlos Ghosn ne sera pas mis en examen une deuxième fois. La menace plane toujours, tout comme celle d'une troisième arrestation sur d'autres charges. En l'occurrence, des soupçons d'abus de biens sociaux que Nissan reproche à son ancien patron, tels que l'utilisation, aux frais de la compagnie, de résidences de luxe aux quatre coins du monde. Carlos Ghosn avait été mis en examen le 10 décembre pour dissimulation de revenus entre 2010 à 2015. Le bureau des procureurs l'accuse d'avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d'euros) de revenus sur cette période. Son bras droit, Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen. Tout comme Nissan, poursuivi en tant qu'entité morale. Carlos Ghosn avait dans la foulée été placé en état d'arrestation pour la deuxième fois, soupçonné cette fois d'avoir minoré ses revenus à hauteur de 4 milliards de yens (31 millions d'euros) pendant trois années supplémentaires, entre 2015 et 2018. C'est sur la base de cette nouvelle arrestation que sa garde à vue devait être prolongée.

La recherche d'un remplaçant

Carlos Ghosn, comme Greg Kelly, nient toute malversation. Selon la presse japonaise, le patron de l'alliance aurait reconnu avoir signé des documents mentionnant des paiements qu'il était censé percevoir au moment de quitter le groupe mais il aurait assuré que ces montants n'étaient pas définitivement établis et n'avaient donc pas à être inclus dans les rapports publics de Nissan. L'affaire lui a en tout cas déjà coûté son poste de président de Nissan et de Mitsubishi Motors. Même s'il reste PDG de Renault, la marque au losange lui cherche déjà un remplaçant. Selon Le Figaro , Jean-Dominique Senard, patron de Michelin, est pressenti.

En attendant, Nissan, par qui l'affaire a éclaté, a échoué lundi à nommer un président alors que la pression de Renault s'accentue. Son patron exécutif, Hiroto Saikawa, qui a eu des mots très durs envers Carlos Ghosn, a justifié son attitude une nouvelle fois. «Notre compagnie est sous le choc, nous ne sommes pas dans une situation normale. Mais mon sentiment est que nous devions définitivement mettre un terme à des agissements aussi graves», a-t-il déclaré.


Financement d'un collège jésuite au Liban

Selon des documents consultés par Reuters et Les Echos , des dirigeants de l'alliance entre Renault et Nissan, dont l'actuelle secrétaire générale du conseil d'administration de Renault, Mouna Sepehri, ont travaillé en 2010 sur un plan avorté visant à verser au PDG Carlos Ghosn une partie de ses rémunérations dues au titre de ses fonctions chez Nissan par le biais de la holding néerlandaise de l'alliance, Renault-Nissan BV (RNBV). Le dirigeant franco-brésilien cherchait une solution légale pour échapper à une nouvelle règle de transparence japonaise consistant à inclure, dans le rapport remis aux autorités boursières, les revenus de l'ensemble des cadres touchant, en salaires, stock-options et bonus, plus de 100 millions de yens par an (un peu moins de 800.000 euros). Il décidera finalement de mettre en place le paiement différé par Nissan d'une moitié des compensations. Les Echos croient également savoir que RNBV était utilisé pour verser des donations à l'université américaine de Beyrouth. Carlos Ghosn se serait aussi servi des fonds de Nissan pour financer des projets du collège jésuite Notre-Dame-de-Jamhour ainsi que l'Université Saint-Joseph de Beyrouth au Liban.

Let's block ads! (Why?)

http://www.lefigaro.fr/societes/2018/12/20/20005-20181220ARTFIG00056-carlos-ghosn-pourrait-bientot-etre-libere-sous-caution.php

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Carlos Ghosn pourrait bientôt être libéré sous caution - Le Figaro"

Post a Comment

Powered by Blogger.