Décidément, Airbus n’a pas de chance avec son très gros-porteur long-courrier A380. Alors que l’avionneur de Toulouse pensait avoir sécurisé le programme de son super-jumbo, la compagnie Emirates, principale cliente de l’appareil, ne souhaiterait plus de nouveaux exemplaires. Dans un communiqué, publié jeudi 31 janvier, Airbus a confirmé être entré en discussions avec Emirates au sujet de la commande de trente-six A380, passée en janvier 2018 par la compagnie de Dubaï. Le groupe européen s’est refusé à plus de commentaires.
Il semblerait qu’Emirates songe à modifier sa commande initiale. Plutôt que des A380, elle envisagerait désormais d’acquérir des A350, le dernier-né des long-courriers d’Airbus. Ce revirement serait lié aux difficultés rencontrées par la compagnie dans ses négociations commerciales avec le motoriste britannique Rolls-Royce, qui doit fournir les moteurs du super-jumbo. Depuis des mois, Emirates et Rolls-Royce ne parviendraient pas à trouver un terrain d’entente sur les performances des futurs moteurs de l’avion.
Pour Airbus, si la décision d’Emirates se confirmait, elle porterait sans doute un coup fatal au programme de l’A380. Il y a un an, la commande d’Emirates était apparue comme un miracle qui avait sauvé le super-jumbo. A raison d’un exemplaire produit par mois, Tom Enders, le président d’Airbus, croyait l’avenir de son avion assuré pendant au moins une décennie. Aujourd’hui, l’avionneur de Toulouse a encore une centaine d’A380 à livrer dans ses carnets de commandes, dont cinquante-sept pour Emirates.
En 2017, Airbus avait annoncé un ralentissement du rythme de sa production d’A380 : d’abord douze par an, avant de passer éventuellement à six exemplaires chaque année. Ce faisant, Airbus voulait continuer à produire des super-jumbos sans perdre son savoir-faire. Le groupe espérait alors que les compagnies se décideraient à commander des A380 en nombre.
Air France pourrait aussi tirer un trait sur le super-jumbo
La volte-face d’Emirates pourrait aussi avoir un rapport avec le refus d’Airbus d’engager des études pour mettre au point une version baptisée « NEO » de son super-jumbo – un A380 moins gourmand en carburant, que son principal client réclame à cor et à cri depuis des années. L’avionneur de Toulouse n’a jamais accédé à cette demande, répétant qu’il ne se lancerait dans un programme de ce type qu’à la seule condition d’avoir au préalable des commandes fermes pour un tel appareil. D’après Airbus, la mise en œuvre d’un A380 NEO lui aurait coûté au minimum 2 milliards d’euros.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/02/01/l-horizon-s-obscurcit-a-nouveau-pour-l-a380-d-airbus_5417594_3234.htmlBagikan Berita Ini
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