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Le Rafale tire la croissance de Dassault Aviation - Les Échos

Si l'année 2018 restera avant tout marquée par  la disparition de Serge Dassault , l'exercice écoulé fut néanmoins très positif pour Dassault Aviation, avec le redécollage des prises de commandes de Rafale et de Falcon et un résultat opérationnel passé de 357 millions d'euros en 2017 à 669 millions. Un bénéfice grossi par les 280 millions de dollars d'indemnités versées par Safran, pour ne pas avoir respecté ses engagements sur  le moteur Silvercrest .

Toutefois, même sans cet appoint, la marge de l'avionneur est passée de 7,3 % en 2017 à 9,2 % l'an dernier. Et 2019 s'annonce encore meilleure, avec une forte augmentation prévue des livraisons de Rafale et de Falcon et donc, du chiffre d'affaires, passé de 4,87 à 5,024 milliards d'euros en 2018, même si, comme l'a souligné le PDG, Eric Trappier, l'environnement international reste « instable », tant dans le domaine civil que militaire.

Le Rafale tire la croissance

Comme en 2017, ce sont toujours les ventes d'avions de combat à l'exportation qui tirent la croissance. Dassault a livré 12 Rafale l'an dernier (9 à l'Egypte et 3 à la France), contre 9 en 2017, et a également engrangé une commande de 12 Rafale supplémentaires pour le Qatar. En revanche, les livraisons de jets d'affaires ont encore diminué, avec 41 Falcon produits contre 49 en 2017.

Pourtant, les commandes d'avions d'affaires sont reparties à la hausse, avec 52 commandes enregistrées l'an dernier, contre 41 en 2017. En soustrayant les dix annulations, le Falcon a engrangé plus de commandes (42) que de livraisons. Et la production va repartir à la hausse cette année, avec 45 livraisons prévues en 2019.

D'autres contrats en ligne de mire

La forte croissance du chiffre d'affaires attendu pour 2019 restera toutefois largement dépendante du Rafale, avec 26 livraisons prévues cette année. Le carnet de commandes, d'une valeur totale de 19,37 milliards d'euros, reste également largement dominé par le Rafale, avec 101 appareils restant à livrer et 53 Falcon.

Et ce d'autant que d'autres contrats potentiels pointent à l'horizon,  notamment en Inde , où l'armée de l'air prépare un nouvel appel d'offres pour 100 avions de combats supplémentaires. « L'Inde reste une cible, a souligné Eric Trappier. Les besoins y sont très importants. Nous faisons des efforts d'implantation industrielle en Inde, afin de construire une relation de long terme. Nous avons également répondu à l'appel d'offres de la Suisse et nous travaillons aussi avec les Finlandais sur la préparation d'un futur appel d'offres ».

Le soutien apporté par Boeing et de Spirit au projet américain Aerion de jet d'affaires supersonique n'a pas fait changer d'avis le PDG de Dassault Aviation. Malgré l'intérêt suscité par ces projets aux Etats-Unis, Dassault Aviation n'a pas l'intention de se lancer dans la course.

« Nous n'avons pas la volonté de développer un supersonique, a répété Eric Trappier. Un jet d'affaires supersonique serait nécessairement plus bruyant et plus consommateur de carburant, donc plus polluant, ce qui ne va pas dans le sens des préoccupations environnementales et des normes en vigueur. Les Américains sont prêts à modifier ces normes. Mais nous ne voyons pas de « business model » pour tel projet à plusieurs milliards de dollars ».

Toujours l'incertitude dans l'aviation d'affaires

En revanche, les perspectives de l'aviation d'affaires restent nettement plus incertaines, estime le patron de Dassault Aviation. « Il y a une bonne dynamique aux Etats-Unis, liée aux baisses d'impôts sur les sociétés, mais les incertitudes sur la croissance de l'économie mondiale se font déjà sentir, explique-t-il. Les crises de 2008-2009 incitent les entreprises à la prudence dans leurs investissements. Nous avons augmenté notre production de Falcon, mais nous sommes sur un plateau et nous restons vigilants. C'est pourquoi nous n'ouvrons pas en grand les vannes de la production ».

Redistribution des tâches

Face à ces incertitudes, Dassault Aviation poursuit son plan d'amélioration de la compétitivité, qui passe par une spécialisation des sites et une redistribution géographiques. Ce plan de modernisation s'est notamment traduit par l'annonce du déménagement de l'usine d'Argenteuil, où sont produits des équipements du Rafale, vers un nouveau site à Cergy, qui sera inauguré en 2021.

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