Search

Air France-KLM: Le Maire rencontre son homologue hollandais pour s'expliquer - Le Figaro

VIDÉOS - Lors d'une réunion à Bercy avec Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie hollandais, Wopke Hoekstra, a admis que la montée éclair au capital de son pays n'a pas été «orthodoxe». Mais il assure soutenir le management en place. Un «processus de travail» visant à améliorer les performances de la compagnie aérienne a été lancé.

Ce ne sont pas des excuses formelles, mais cela y ressemble. Ce vendredi, face à son homologue français Bruno le Maire, le ministre de l'Économie hollandais, Wopke Hoekstra, a admis que la montée des Pays-Bas au capital d'Air France-KLM n'avait pas été faite de manière «orthodoxe». Depuis mercredi soir, La Haye détient 14% du capital de la compagnie aérienne, soit presque autant que la France (14,3%). Une montée éclair et imprévue qui a vivement été critiquée par Paris. Emmanuel Macron avait demandé à La Haye de «clarifier ses intentions» tandis que Bruno Le Maire dénonçait des méthodes de «trader». Ce vendredi, Wopke Hoekstra, a assuré que cette prise de participation partait de «bonnes intentions».

Le ministre néerlandais a également affirmé soutenir le management en place. Avec Bruno Le Maire, il annonce d'ailleurs le lancement d'un processus de travail visant à améliorer les performances du groupe. Il rendra ses conclusions d'ici fin juin. «Nous avons surtout voulu nous tourner vers l'avenir avec un seul objectif qui est un objectif partagé: faire du groupe Air France-KLM la compagnie aérienne la plus performante au monde», a déclaré Bruno Le Maire. Wopke Hoekstra a pour sa part souligné que les Pays-Bas tenaient à «oeuvrer au succès d'Air France-KLM et à répondre aux intérêts de l'État français et de l'État néerlandais».

» LIRE AUSSI - Air France-KLM: le ton monte entre la France et les Pays-Bas

Ce message d'apaisement devrait aussi être transmis ce vendredi à Élisabeth Borne par son homologue néerlandaise des Transports. Ce matin sur franceinfo, la ministre française avait fait part de son intention de réclamer des explications. «Cette entrée au capital de l'État néerlandais est une démarche assez inhabituelle et inamicale. Cela mérite qu'on ait une explication du gouvernement néerlandais sur ses intentions», a-t-elle fait savoir. «Mon objectif, c'est l'intérêt d'Air France-KLM (...) On est tous attachés à ce que ça reste un leader mondial, il y a besoin d'une stabilité dans l'actionnariat et que les démarches soient explicables», a insisté Élisabeth Borne. Cette dernière a écarté la possibilité, pour l'État français, de répliquer en augmentant sa participation. «On ne va pas rentrer dans l'escalade», affirme-t-elle.

«Ce qui est inapproprié, c'est de politiser l'avenir d'une compagnie», a pour sa part déclaré Nathalie Loiseau, la ministre française des Affaires européennes, sur CNEWS. «Il faut éviter les effets de manche, les effets peut-être électoraux (...) On ne prend pas des décisions économiques pour des raisons électorales», a-t-elle ajouté dans une allusion aux scrutins à venir (provinciaux fin mars et européens fin mai).

Bras de fer

Pour l'État hollandais, l'objectif semble clair: contrer l'influence française dans le groupe franco-néerlandais de transport aérien. Cela faisait plusieurs années que les Pays-Bas réfléchissaient à entrer au capital d'Air France-KLM en raison d'importants doutes sur la stratégie du groupe, a fait savoir Wopke Hoekstra en début de semaine. «La position de KLM s'est sans cesse érodée ces derniers mois», a-t-il déploré. La Haye a «désormais le pouvoir de vote» et sera «un actionnaire actif mais pas un actionnaire activiste», a-t-il précisé. Les Pays-Bas craignent qu'à terme, une grande partie des vols de KLM ne soit transférée à Paris, ce qui ferait perdre à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol sa fonction de hub.

Cette montée surprise au capital intervient aussi au terme d'un bras de fer autour de la reconduction du mandat du patron de KLM, Pieter Elbers. Les tensions semblaient pourtant dissipées, ce dernier ayant obtenu la confirmation de sa reconduction le 19 février. Pieter Elbers a même décroché le poste de directeur général adjoint aux côtés du Canadien Benjamin Smith, arrivé en septembre à la tête du groupe. La question de l'avenir de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol avait également été réglée, assure Bercy, avec la promesse de son développement. «Le sujet relatif à la préservation de la plateforme de Schiphol a fait l'objet du MOU (un protocole d'accord) qui a été négocié par Air France-KLM avec les autorités néerlandaises» et aurait dû être signé mardi, selon le ministère de l'Économie, selon lequel «pour l'instant il va être mis de côté».

«Toutes les revendications ont été satisfaites», selon Bercy, pour qui «il y a un peu un mystère sur ce que souhaitent véritablement les Néerlandais». En Bourse, les actionnaires se montrent hésitants. Après avoir été sévèrement sanctionné, mercredi (-11,74%) et jeudi (-3,38%), le titre Air France-KLM remonte la pente ce vendredi, affichant une hausse de 4,51% à 11,34 euros, dans les premiers échanges à Paris.


À VOIR AUSSI - Pays-Bas en force au capital d'Air France-KLM: une atteinte à notre souveraineté?

Pays-Bas en force au capital d'Air France-KLM : une atteinte à notre souveraineté ? - Regarder sur Figaro Live

Let's block ads! (Why?)

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/03/01/20002-20190301ARTFIG00059-air-france-klm-le-maire-rencontre-son-homologue-hollandais-pour-s-expliquer.php

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Air France-KLM: Le Maire rencontre son homologue hollandais pour s'expliquer - Le Figaro"

Post a Comment

Powered by Blogger.