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« Un choix stupide », « un sacrilège » : la privatisation d'Aéroports de Paris passe mal à l'Assemblée - Le Monde

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à l’Assemblée nationale, le 13 mars.
Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à l’Assemblée nationale, le 13 mars. THOMAS SAMSON / AFP

Soudain, la scène devient assez irréelle. Il est 15 h 20, ce mercredi 13 mars, quand le premier ministre baisse la voix, et confie aux députés réunis dans l’Hémicycle « quelque chose dont nous ne sommes pas complètement fiers ». « La façon dont fonctionne aujourd’hui Aéroports de Paris est largement perfectible », explique alors Edouard Philippe.

Et de détailler : « La qualité de service, le montant des investissements, la façon dont nous organisons le hub et la coopération avec un certain nombre de grandes compagnies », rien de tout cela n’est satisfaisant à ses yeux. Quant à la rentabilité de la société, elle augmente, concède le chef de gouvernement. « Mais vous savez comme moi que le rendement d’une action peut (…) diminuer à la suite d’un risque ou d’une mauvaise gestion », met-il en garde. 

Qu’un premier ministre critique publiquement un fleuron national paraît déjà surprenant. Mais qu’il dénigre une grande entreprise publique et évoque une probable baisse de ses profits au moment précis où il veut la céder au meilleur prix, voilà qui peut laisser rêveur. En général, un bon vendeur fait exactement l’inverse.

C’est qu’il y a urgence. Alors que la loi sur le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) doit être votée vendredi 15 mars à l’Assemblée nationale en deuxième lecture, la contestation ne cesse de monter sur un des 222 articles de ce texte fourre-tout : la prochaine privatisation d’Aéroports de Paris (ADP).

« Soyez gaulliste, ne privatisez pas ! »

Jour après jour, les critiques enflent contre le passage dans le privé de cette société qui gère vingt-six aéroports dans le monde. « Un choix stupide », « un sacrilège », « un abandon de souveraineté », « une faute stratégique »… « Soyez gaulliste, ne privatisez pas ! », a encore lancé la députée socialiste Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne) à Edouard Philippe, mercredi après-midi, en séance.

Les flèches viennent de droite comme de gauche. Pire : le doute s’instille au sein même de la majorité. Des parlementaires La République en marche (LRM) s’interrogent désormais sur le bien-fondé de la mesure. « J’ai l’impression que l’Etat ne va pas faire une bonne affaire, confie un député influent du parti présidentiel. Si on voulait entériner l’idée que cette opération est dictée par Rothschild ou Lazard plutôt que par l’intérêt public, on ne s’y prendrait pas autrement. »

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https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/14/privatisation-d-adp-le-gouvernement-tente-une-operation-deminage-avant-le-vote-a-l-assemblee_5435737_823448.html

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