Xavier Huillard, PDG de Vinci, a expliqué dans un entretien aux Echos que son groupe ne serait candidat à la reprise d'Aéroports de Paris que s'il peut en acquérir une part "significative".
Le logo d'Aéroports de Paris devant le siège du groupe à Tremblay-en-France à côté de l'aéroport de Roissy. ( AFP / ERIC PIERMONT )
"Un vrai partenaire industriel, une participation significative en capital et un rôle dans la gouvernance." Dans le dossier ADP, rien n'est encore joué pour Vinci. Le groupe ne sera "pas nécessairement candidat à la reprise d'ADP" affirme son PDG Xavier Huillard, dans un entretien aux Echos à paraître jeudi 18 avril.
"Nous ne serons pas nécessairement candidat à la reprise d'ADP. Cela dépendra si le dossier nous permet d'être un vrai partenaire industriel, et, pour cela, avoir une participation significative en capital et un rôle dans la gouvernance", a-t-il déclaré.
Car, selon lui, "il faut que nous soyons sûrs d'être en mesure de pouvoir contribuer à créer de la valeur et apporter de nouveaux services au bénéfice des passagers, des compagnies aériennes et des collectivités locales".
"Développer véritablement la qualité du service"
"Il y a un vrai projet industriel à proposer pour ADP", poursuit-il en évoquant en premier lieu l'amélioration de "l'infrastructure afin de réduire les temps d'attente et développer véritablement la qualité de service pour les passagers".
"Il faut ensuite s'occuper des compagnies aériennes" et "engager une véritable démarche avec les acteurs locaux pour que le développement de la plate-forme profite à tous", déclare-t-il.
"Pour mettre tout cela en œuvre, il faut avoir des capitaux pour investir massivement sans que ces investissements ne pèsent trop sur les coûts que devront supporter les compagnies, et pouvoir le faire sur du long terme", poursuit Xavier Huillard.
"ADP n'est pas la seule"
Interrogé sur ses options s'il n'entrait pas au capital d'ADP, le PDG répond : "Gatwick a prouvé qu'il existait des opportunités à saisir dans le monde, ADP n'est pas la seule, Vinci en aura d'autres. En revanche, la France aura perdu l'occasion de faire naître un champion national face aux grands hubs aéroportuaires émergents".
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, avait reconnu dimanche que Vinci était un groupe "ayant une grande expérience aéroportuaire", en réponse à une question sur sa candidature à ADP. Le groupe Vinci gère dans douze pays (Royaume-Uni, Portugal, Cambodge, Japon...) 46 aéroports, dont 12 en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique.
46 aéroports dans 12 pays
Adopté par le parlement, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%).
Mais cette privatisation fait l'objet d'un bras de fer : 250 parlementaires ont enclenché la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or", certains y voyant un "cadeau à Vinci".
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