
(BFM Bourse) - Le constructeur automobile japonais Nissan a nettement abaissé, mercredi, sa prévision de bénéfice pour son exercice clos le 31 mars. En cause, des dépenses supplémentaires aux États-Unis, un "environnement difficile"... et l'affaire Carlos Ghosn.
Nissan a largement sabré ses anticipations de bénéfices annuels, mercredi, et prévoit désormais de boucler son exercice fiscal 2018-2019 (clos fin mars) sur une chute de près de 60% de son bénéfice net. Le constructeur japonais, qui avait déjà abaissé ses prévisions en février dernier, évalue désormais son bénéfice net à 319 milliards de yens (environ 2,5 milliards d'euros) sur l'exercice achevé, alors qu'il visait encore 410 milliards de yens lors de sa précédente révision d'objectifs annuels. Le chiffre d'affaires a mieux résisté puisqu'il est toujours attendu à 11.574 milliards de yens (92,6 milliards d'euros), comparé à une prévision précédente de 11.600 milliards, pour 5,5 millions de véhicules écoulés sur la période d'avril 2018 à mars 2019. Le partenaire du français Renault au sein de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi publiera ses résultats définitifs le 14 mai prochain.
L'impact de l'affaire Carlos Ghosn
Depuis l'arrestation de l'homme fort de l'alliance Carlos Ghosn en novembre dernier au Japon, le constructeur nippon basé détenu à 43% par Renault est dans la tourmente. L'incarcération prolongée de l'ancien PDG et président du conseil d'administration de Nissan, conséquence d'une enquête menée depuis des mois par le constructeur japonais lui-même, a déstabilisé l'alliance et secoué le groupe japonais contraint de réformer sa gouvernance.
Nommé PDG avant le début de l'affaire Carlos Ghosn, Hiroto Saikawa a décidé de renforcer la direction avec la promotion de Yasuhiro Yamauchi, ancien directeur de la compétitivité, au poste de "directeur des opérations". En parallèle, Nissan a également annoncé mardi le départ de Daniele Schillaci, vice-président chargé du marketing et des ventes. Celui-ci fait suite aux départs de deux proches de l'ancien gourou de l'alliance: José Munoz, ancien "chief performance officer" et Arun Bajaj, responsable des ressources humaines.
Nissan a par ailleurs engagé un virage stratégique sur le plan opérationnel par rapport à l'ère Ghosn -marquée par une course aux volumes, en particulier aux Etats-Unis- pour se concentrer davantage sur l'image de la marque. Dans cette optique, le constructeur de Yokohama a lancé une vaste campagne d'extension de garantie sur certains modèles vendus outre-Atlantique, une initiative onéreuse qui explique en partie, selon le communiqué du groupe, l'abaissement des prévisions de bénéfices par rapport à l'exercice précédent.
Renault, plus forte chute du CAC
Vers 9h45, l'action Renault abandonne 4,3% à 60,05 euros, la plus mauvaise performance du baromètre de la place parisienne, au lendemain d'un repli de 1,8% intervenu alors que le constructeur français dévoilait le renouvellement de sa gamme de véhicules utilitaires (Renault Master, Renault Trafic, Renault Alaskan et Kangoo Z.E. Concept).
Aussi, deux équipementiers (Faurecia et Plastic Omnium) ont dévoilé, mardi, des prévisions de croissance peu optimistes et divergentes pour le marché automobile mondial en 2019, constituant potentiellement une source d'incertitudes. Malgré le net repli du jour, le titre Renault évolue encore en territoire positif sur un mois (+5%) comme depuis le début de l'année (+10%).
Quentin Soubranne - ©2019 BFM Bourse
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