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Un nouveau pilote pour Airbus - LaDepeche.fr

l'essentiel

L'assemblée générale des actionnaires d'Airbus doit officialiser aujourd'hui la nomination de Guillaume Faury à la tête du géant aéronautique européen. Désormais président exécutif en remplacement de Tom Enders, il devra tracer la voie du groupe pour l'avenir mais aussi… gérer quelques lourds dossiers et mutations en cours.

Du berceau toulousain ayant vu naître l'A300 au géant mondial livrant 800 avions par an, cinquante ans ont passé. Anniversaire qu'Airbus fêtera le 25 mai prochain, date de lancement en 1969 de son premier programme… Mais en prenant aujourd'hui les commandes d'une des plus grandes réussites industrielles européennes – devenue groupe global dans l'aéronautique, de la défense et de l'espace – la priorité de Guillaume Faury ne sera pas de regarder dans le rétroviseur.

«L'expérience est une lanterne que l'on porte dans le dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru», dit le sage et sait l'humble pilote voulant durer dans le métier… également quinquagénaire, le nouveau président exécutif mesurera donc plutôt l'avenir qu'il devra quotidiennement inventer afin de maintenir en vol et de préférence toujours en montée ce vaisseau international complexe. Mécano au modèle unique dont les chaînes s'articulent entre Toulouse, Hambourg, Séville, Tianjin (Chine) et Mobile (États-Unis), et aux enjeux stratégiques considérables, donc. Ce que son prédécesseur Tom Enders résumait ainsi : «Diriger Airbus est un privilège et un fardeau»… vu le poids des chiffres à piloter en souplesse. Soit 133 600 salariés, soit 7 577 avions sur le carnet de commandes, soit près de 64 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2018 et toujours plus de performances exigées, sait-il, en tant que président d'Airbus aviation commerciale depuis 2018 (responsabilité qu'il gardera).

Trouver le bon cap pour attendre les objectifs fixés… mais calculer aussi la meilleure route pour y arriver ces deux prochaines décennies, dans un univers compliqué, aux sauts technologiques réguliers et à la météo vite changeante… devant lui, Guillaume Faury a ainsi de nombreux défis à relever tels que l'A320 de demain – qui verra arriver des concurrents russe et chinois – les montées en cadence des A330neo et A350, la fin programmée de la production de l'A380 en 2021, le chantier – toujours «ouvert» – de l'A400M, ainsi que des ambitions défense et espace qu'il faudra réaffirmer en imaginant les drones et les satellites qui feront recette, dans un secteur spatial bouleversé par des Elon Musk et leur SpaceX. Autant de dossiers auxquels s'ajouteront aussi… la menace des droits de douanes américains et les enquêtes judiciaires aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France comme autant de menaces sur la trésorerie (lire page 3 et ci-dessous). Mais il devra aussi gérer l'héritage d'un Tom Enders qui aura dû renoncer à un troisième mandat, ses méthodes ayant fini par fâcher Paris puisqu'il avait aussi fossoyé l'avenir de plus d'un patron français dans le groupe, de Noël Forgeard à Fabrice Brégier en passant par Marwan Lahoud. Hécatombe qui a certes dégagé la voie de Guillaume Faury, brillant polytechnicien et industriel reconnu (lire page 3) mais grand patron qui a surtout été choisi parce qu'il incarne la continuité et la stabilité à un moment clé.

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