
Vinci, par ailleurs candidat à la privatisation d'ADP, entame un bras de fer avec l'Etat sur le montant de la compensation suite à l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes
Le bras de fer public a commencé. Candidat à la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), que rendra possible la loi Pacte, Vinci réclame "plusieurs centaines de millions d'euros" à l'Etat en guise de compensation à l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dont il devait être le concessionnaire, a déclaré dimanche 14 avril 2019 la ministre des Transports.
Confirmant que l'Etat négocie avec le groupe de BTP une indemnité liée à l'abandon du projet de nouvel aéroport, Elisabeth Borne a déclaré sur France 3: "Nous ne sommes a priori pas d'accord sur les montants, mais on prendra nos responsabilités sur ce dossier". "Ils (Vinci, ndlr) ont parlé de quelques centaines de millions d'euros, tandis que nous parlons de quelques dizaines" de millions, a-t-elle précisé, avant d'ironiser: "Nous aurons une discussion passionnante".
Contreparties sur ADP ? "Cela ne marche pas comme ça"
Interrogée pour savoir si Vinci serait "un bon candidat" à la reprise d'Aéroports de Paris (ADP), une privatisation vivement contestée par l'opposition, elle a déclaré : "C'est effectivement un groupe qui a une grande expérience aéroportuaire". "Mais il y en a d'autres, et évidemment cela ne va pas se faire comme ça de gré à gré, il y a aura une consultation pour choisir le meilleur candidat", a-t-elle immédiatement ajouté.
Récusant que le choix du groupe de BTP pourrait faire figure de "compensation à l'abandon de Notre-Dame-des-Landes", comme l'ont affirmé des députés de l'opposition lors de vifs débats sur la privatisation jeudi à l'Assemblée, la ministre a affirmé: "Cela ne marche pas comme ça". "On a un contrat à Notre-Dame-des-Landes, sur lequel on est en train de travailler à la résiliation, et par ailleurs il y aura une procédure sur Aéroports de Paris, évidemment avec toutes les garanties de transparence", a-t-elle déclaré.
Vinci veut se développer dans les aéroports
Définitivement adopté par la parlement dans une ambiance tendue, le projet de loi Pacte prévoit de supprimer l'obligation pour l'État de détenir la majorité du capital d'ADP (actuellement 50,63%). Cette privatisation fait l'objet d'un bras de fer: quelque 250 parlementaires ont enclenché la procédure d'un référendum d'initiative partagée (RIP), pour tenter d'empêcher le gouvernement de "vendre la poule aux oeufs d'or", certains y voyant un "cadeau à Vinci".
Le groupe Vinci gère dans douze pays (Royaume-Uni, Portugal, Cambodge, Japon...) 46 aéroports, dont 12 en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique. Outre ADP et ses 2 plateformes (Roissy et Orly), Vinci est intéressé par l'aéroport de Toulouse, avait confirmé Xavier Huillard, le PDG du leader européen du BTP et des concessions, le 6 février dernier, lors de la présentation des résultats annuels du groupe. Son actionnaire Casil Europe, entité du consortium chinois Symbiose, souhaiterait vendre sa participation de 49,99% acquise en 2015.
Dans les concessions, le groupe souhaite prioritairement se développer dans les aéroports, dont le trafic passagers devraient bondir encore dans les prochaines années, a indiqué à plusieurs reprises Xavier Huillard.
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Sur les 43,5 Mds € de chiffre d'affaires consolidé de Vinci en 2018, le pôle "Concessions" pèse 7,2 Mds € (dont 1,6 Md € pour les aéroports, loin derrières les autoroutes) mais représente plus de 75% des marges.
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