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La France intègre le top 5 des pays les plus attractifs, malgré les «gilets jaunes» - Le Figaro

D’après une étude du cabinet de conseil A.T. Kearney, l’attractivité de l’Hexagone auprès des investisseurs étrangers a progressé en 2018, faisant passer le pays au cinquième rang mondial. Le mouvement des «gilets jaunes» n’a donc pas pesé sur l’opinion des décideurs.

C’était une crainte majeure de l’exécutif comme des milieux d’affaires: au plus fort de la crise des «gilets jaunes», plusieurs voix s’étaient élevées pour dénoncer l’effet désastreux des images de violences en marge des manifestations sur l’attractivité de la France. «L’attractivité du pays s’est effondrée», déplorait ainsi le président de Medef international, Frédéric Sanchez, qui considérait que «quand vous êtes aux États-Unis, vous avez l’impression que la France est en guerre civile». «Pour regagner des parts de marché perdues, c’est compliqué», s’inquiétait le représentant du patronat. Même son de cloche du côté de Bercy: pour Bruno Le Maire, le mouvement social «a un coût pour la croissance et l’attractivité de la France».

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Et pourtant, alors que le mouvement des «gilets jaunes» atteint ses limites, ces craintes semblent être invalidées par les faits. Selon la dernière édition de l’index du cabinet de conseil en stratégie A.T. Kearney visant à évaluer l’attractivité des États pour les investisseurs, la France a même vu sa côte grimper auprès des milieux d’affaires cette année. L’Hexagone entre ainsi pour la première fois dans le quintette de tête, à la cinquième place, derrière les États-Unis, l’Allemagne, le Canada et le Royaume-Uni. L’Hexagone vole la place du géant chinois, touché par la guerre commerciale, le ralentissement de sa croissance et les inquiétudes sur le niveau d’endettement des entreprises nationales. Frappé par un ralentissement économique de grande ampleur, le Japon a également reculé dans le classement.

«La confiance des investisseurs s’est légèrement renforcée depuis l’élection du président Emmanuel Macron en mai 2017», note le cabinet, pour lequel «les récentes manifestations anti-gouvernementales type «gilets jaunes» à travers le pays n’ont pas affecté l’opinion» des décideurs économiques. Ces derniers restent en effet focalisés sur les changements de fond et les réformes en cours, dont la loi Pacte, validée en avril à l’Assemblée. Pour le cabinet, «l’amélioration de l’environnement des entreprises a été une priorité absolue du gouvernement», et ces transformations en cours, de même que la baisse de l’impôt sur les sociétés, constituent une base solide rassurant les décideurs.

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«La France reste compétitive en termes d’indicateurs poussant à investir», conclut donc le cabinet, qui souligne les atouts de l’Hexagone en matière d’innovation, de technologie de pointe et de taux d’imposition (grâce à la trajectoire à la baisse décidée à horizon 2025). Autant d’atouts dont bénéficie le pays, par exemple en attirant des fonds du titan pharmaceutique américain Merck&Co, qui a mis 3,25 milliards de dollars sur la table pour avaler le groupe Antelliq, spécialisé dans la santé animale.

Des inquiétudes à l’échelle mondiale

Ces conclusions rejoignent les estimations d’autres experts, interrogés par Le Figaro il y a quelques semaines. À l’époque, le responsable du baromètre sur l’attractivité de la France du cabinet d’audit EY, Marc Lhermitte, expliquait que la situation était «problématique mais pas dramatique»: un investisseur réfléchit en effet plutôt sur le long terme et privilégie les transformations de fond affectant un pays plutôt que ses événements ponctuels, si tant est que ceux-ci n’altèrent pas les réformes défendues par l’exécutif. «Sur le moyen terme, la question reste de savoir si le gouvernement pourra poursuivre la transformation du modèle économique et social français avec des réformes comme la baisse de l’impôt sur les sociétés, les retraites, les dépenses publiques, le coût du travail», précisait l’expert.

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Le fléchissement des investissements directs à l’étranger (IDE) en France n’inquiète d’ailleurs pas outre mesure le cabinet de conseil: cette tendance est en effet visible dans le monde entier, et n’augure pas une baisse d’attractivité pour le pays. Le contexte mondial reste en effet troublé: «les investisseurs estiment que les risques augmentent sur les marchés développés», note le rapport, qui cite l’instabilité politique, les tensions géopolitiques, le ralentissement économique et les conflits commerciaux comme facteurs d’instabilité. Si 62% des investisseurs restent optimistes et même plus optimistes que l’année passée, ce chiffre est en recul par rapport aux 66% de l’édition précédente de l’index. Par ailleurs, les perspectives sont plus attirantes en Asie-Pacifique qu’en Europe et Eurasie, où l’optimisme des investisseurs s’est «considérablement estompé».


Précisions sur la méthodologie du classement

Pour estimer puis classer l’attractivité des nations, le cabinet a réalisé une enquête en janvier 2019 auprès de cadres supérieurs et de responsables régionaux et commerciaux de compagnies ayant des revenus annuels de 500 millions de dollars au moins. L’indice final est une moyenne pondérée du nombre de réponses sur la probabilité de réaliser un investissement direct sur un marché national au cours des trois prochaines années. Seules des entreprises basées sur un marché étranger sont utilisées pour calculer l’attractivité d’un pays: ainsi, pour la France, aucune compagnie nationale n’a été étudiée.

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