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Immobilier : Barnes-Calmels, un divorce pas à l'amiable - Les Échos

C'est la guerre entre le groupe d'immobilier haut de gamme Barnes France et sa désormais ex-présidente, Virginie Calmels. Le monde chic et feutré de l'immobilier de luxe se retrouve aujourd'hui brutalement exposé sur un ring de boxe.

L'ancienne numéro 2 du parti Les Républicains (LR) avait rejoint le 11 mars dernier le groupe en qualité de présidente de Barnes France, de directrice générale de Barnes International et de Barnes Hospitality. Il était aussi prévu qu'elle en devienne co-actionnaire.

Trois mois après, le mariage a tourné au vinaigre. Et sur les causes du divorce, les versions sont totalement contradictoires.

Pour Barnes, la séparation est à l'initiative du groupe. « Cette décision est devenue inévitable, à la suite de dissensions majeures entre Virginie Calmels et les actionnaires ». Selon une source proche, « c'était le mariage de la carpe et du lapin. Elle voulait tout régenter, sans tenir compte des actionnaires d'origine et s'approprier l'entreprise, sans être encore actionnaire. Ce qui aurait dû se produire au bout d'un an à l'issue de l'augmentation de capital qui est en cours. »

En conséquence, Thibaut de Saint Vincent, président de Barnes, indique reprendre à compter du 24 juin, l'ensemble des fonctions de Virginie Calmels. « L'éthique et le professionnalisme des équipes de Barnes lui ont permis de devenir en vingt ans un acteur de l'immobilier international haut de gamme et nous poursuivons ce développement fort de nos valeurs. »

Contrôle fiscal

Sauf qu'au même moment, on apprend que Barnes fait l'objet d'un contrôle du fisc sur ses activités, visant explicitement la filiale luxembourgeoise du groupe. Selon Wansquare, « le 13 juin dernier, l'administration fiscale a effectué plusieurs « visites domiciliaires » qui ont eu lieu au siège social de Barnes France, dans les locaux mais aussi aux deux domiciles, personnel et secondaire, de l'actionnaire de référence Thibault de Saint-Vincent. » En outre, le 21 juin dernier, un séminaire des affiliés du groupe s'est tenu, où rapporte le site d'information, « de nombreuses inquiétudes ont été soulevées quant à la situation actuelle de Barnes France. »

C'est précisément le casus belli, au coeur de la séparation que Virginie Calmels affirme être de son fait, réfutant fermement avoir été débarquée. « Je suis adepte d'un capitalisme responsable et à ce titre il y a des pratiques que je ne peux pas cautionner », a-t-elle déclaré aux « Echos ».

Nombreux risques

Dans un communiqué publié ce lundi, elle explique avoir mené dans les premières semaines de son entrée en fonction un audit de l'entreprise dans un rapport de 35 pages remis le 5 juin dernier à l'actionnaire majoritaire Thibault de Saint Vincent.

« Ce rapport avait pour ambition de structurer le groupe, de pallier les manquements, de rectifier certains dysfonctionnements et de faire face à de très nombreux risques face à certaines pratiques constatées ». Mais, selon elle, Barnes n'a pas voulu l'entendre et prendre les mesures d'urgence.

« Suite au refus des actionnaires jeudi 21 au soir, réitéré vendredi 22 au soir, de me garantir leur accord pour la mise en oeuvre des mesures correctrices préconisées dans ce rapport, je me suis retrouvée dans l'impossibilité de poursuivre ma mission et n'ai pas eu d'autre choix que de cesser toutes mes fonctions de mandataire sociale des 3 entités françaises que je présidais en démissionnant, avec prise d'effet immédiat, de ma fonction de CEO du groupe, ce dont j'ai informé les actionnaires le samedi 22 juin », écrit Virginie Calmels dans ce communiqué.

Elle indique que, par courrier daté du 23 juin, Thibault de Saint Vincent a pris acte de sa démission. Et qu'à cette occasion, il lui a rappelé l'article 7 de son contrat de mandat social qui obligent les parties à s'accorder sur une communication commune en cas de rupture.

Une clause dont Virginie Calmels s'est exemptée. « C ompte tenu des différents éléments parus ce matin (NDLR : le 24 juin) dans la presse, et notamment de la volonté de la société de tenter de ternir mon image et d'attenter à ma réputation, je n'ai d'autre choix que de communiquer moi-même et de réserver bien évidemment tous mes droits », affirme-t-elle.

Intérêts personnels

Parallèlement, dans un courrier interne adressé aux directeurs de Barnes, Thibault de Saint Vincent juge le comportement de l'ex président « particulièrement inapproprié ». Selon lui, elle ne cherche qu'à « protéger exclusivement son image et ses intérêts personnels au détriment du groupe Barnes, jusqu'à réclamer une modification de son contrat et prétendre à une indemnisation de près de 1 million d'euros en cas de rupture de ce dernier ».

Virginie Calmels précise en outre « n'être nullement concernée à titre personnel par cette « série de perquisitions », l'enquête judiciaire en cours visant principalement les actionnaires pour des faits présumés qui sont antérieurs à mon arrivée dans le groupe. »

Selon nos informations, Barnes serait en passe de l'attaquer pour diffamation.

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