Pourquoi TechnipFMC se scinde déjà en deux sociétés indépendantes - L'Usine de l'Energie - L'Usine Nouvelle

Officiellement, la scission de TechnipFMC en deux entreprises indépendantes décidée lundi 26 août par le conseil d’administration de l’entreprise serait la conséquence du succès de la fusion en 2017, explique un porte-parole.

Le carnet de commandes serait plein mais les logiques financières et industrielles des deux activités seraient tellement différentes qu’il faut les séparer pour ne pas qu'elles se freinent l'une et l'autre. 

"Alors que l'activité subsea nécessite de s'endetter pour investir et développer des activités industrielles, l'activité ingénierie construction est allergique à la dette", explique une source proche de l'entreprise. Ce qui n'explique pas les récents mauvais résultats. En 2018, TechnipFMC affichait 1,9 milliard de dollars de pertes contre un bénéfice de 100 millions de dollars en 2017. 

Le sous-marin (spécialité de FMC) aux États-Unis

Deux entreprises indépendantes et cotées en Bourse vont être créées. La première, baptisée du nom provisoire de "RemainCo", garde les activités subsea (sous-marines) selon un modèle intégré construit après la fusion sur les activités historiques de FMC Technologies et augmentées du savoir-faire de Technip. Elle comprendra environ 22 000 salariés, dont ceux de l’usine de fabrication de câbles flexibles du Trait (Normandie). Doug Pferdehirt, actuel PDG de TechnipFMC, qui a pris la place du français Thierry Pilenko en janvier, gardera son poste à la tête de la structure. L’entreprise restera, comme TechnipFMC, immatriculée au Royaume-Uni mais son siège sera à Houston (Texas, États-Unis). La société sera cotée à la Bourse de New-York (NYSE) et sur Euronext Paris. À fin juin, l’activité subsea de TechnipFMC affichait un carnet de commandes de 8,747 milliards de dollars.

L'ingénierie construction oil & gaz en France

La seconde entreprise, baptisée provisoirement "SpinCo", garde les activités d’ingénierie et construction onshore et offshore. L’entreprise aura son siège à Paris. La direction générale sera assurée par la Française Catherine MacGregor (diplômée de Centrale Paris, passée chez Schlumberger et présidente de TechnipFMC depuis juillet), avec Bruno Vibert comme directeur financier et Marco Villa comme directeur des opérations. Forte de 15 000 salariés environ, dont 3000 en France, elle partirait "avec un carnet de commandes de 19 milliards de dollars", selon une source proche, dont le récent contrat Artic LNG 2 avec Novateck (en coentreprise avec Total) en Russie, d’environ 7,6 milliards de dollars.

(Catherine MacGregor assurera la direction générale de l'entreprise SpinCo.)

Outre les activités traditionnelles de construction de plateforme et d’usine pour l’industrie du pétrole et du gaz naturel, SpinCo intégrerait "les activités de conception et d’ingénierie de Genesis, l’activité bras de chargements (loading systems) et sa R&D du site de Sens (Yonne), leader des équipements de transfert cryogéniques, et Cybernetix, leader en matière de technologies d’automatisation des procédés, qui faisaient historiquement partie des activités surface technologies et subsea", précise un communiqué.

Un carnet de commandes de 19 milliards à diversifier

SpinCo serait bien positionné pour décrocher d’autres contrats dans le gaz naturel liquéfié (GNL) et pourrait se développer dans le biogaz, l’hydrogène, la chimie verte, voire le recyclage de déchets. L’entreprise sera immatriculée aux Pays-Bas et sera cotée sur Euronext Paris. Bpifrance, qui détenait plus de 5,48 % de TechnipFMC, soutient la scission, qui doit être effective au cours du premier semestre de 2020, et surtout le retour en France d’un champion technologique.

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