Search

Taux d'intérêts négatifs : l'assurance-vie dans la tourmente - Boursorama

L'assureur Generali France a déclaré aux Échos son intention de baisser "très significativement" la rémunération offerte par ses fonds en euros, tandis que l'assurance-vie reste le placement préféré des Français. 

Les assurances-vie restent le placement favori des Français. ( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

L'âge d'or de l'assurance-vie est-il révolu ? Placement favori des épargnants français depuis des décennies, l'assurance-vie "en euros" n'a plus la faveur de certains assureurs. Ces professionnels peinent en effet à rémunérer ces contrats dans un contexte de taux d'intérêts désormais négatifs et poussent leurs clients vers de nouveaux supports d'investissements. "Le monde du fonds euros roi est terminé", a affirmé cette semaine aux Échos Jean-Laurent Granier, l'influent patron de Generali France. L'assureur français compte près de deux millions de clients en assurance vie et veille sur 50 milliards d'euros investis sur ces fonds euros.

En cause ? Un environnement de taux d'intérêts toujours plus bas et qui se sont installés depuis plusieurs mois en territoire négatif, une situation rarissime. "On est entré en terrain inconnu et on se prépare à ce que cela dure. Nous croyons plus que jamais à l'assurance vie mais compte tenu de cette situation sans précédent, il faut revisiter le modèle d'épargne", fait valoir Jean-Laurent Granier, qui a récemment pris la tête de la Fédération française des sociétés anonymes d'assurance (FFSAA).

Des conditions d'accès restreintes

Dans ce contexte, Generali France va baisser "très significativement" la rémunération offerte par ses fonds euros et compte imposer à ses clients des conditions renforcées pour y investir, une sortie qui n'est pas passée inaperçue dans le monde feutré de l'assurance.

Jeudi, Allianz France, a emboîté le pas à Generali France. "N ous faisons partie de ceux qui pensent que le fonds euros est un vestige d'un passé révolu où les taux d'intérêts étaient positifs et qu'il faut lui substituer un produit qui soit durablement attractif dans le contexte financier actuel. Ce ne peut pas être seulement des fonds euros avec davantage d'unités de compte (UC) ou d'eurocroissance", a ainsi déclaré Sylvain Coriat, membre du comité exécutif d'Allianz France. 

L'assureur compte également durcir les conditions d'accès à ses fonds en euros. "À partir du 1er octobre, les personnes voulant placer plus de 1 million d'euros se verront contraints d'investir 50 % de cette somme sur des supports en unités de compte (UC), ce taux étant porté à 90 % pour les versements de plus de 10 millions d'euros", détaille Les Échos.

Des placements peu risqués

En France, l'assurance vie représente de loin le premier placement d'épargne. Quelque 1.750 milliards d'euros y sont investis, dont plus des deux tiers sur des supports "en euros", qui désignent des placements dont le capital initial et les intérêts sont garantis indépendamment de la conjoncture. Revers de la médaille, pour garantir le capital, les assureurs doivent investir sur des placements peu risqués et donc faiblement rémunérateurs , comme les obligations d'États considérées sans risque.

Les compagnies placent aussi en réserve une partie des bénéfices plutôt que de les verser aux assurés pour continuer à servir plus tard des rendements attractifs en cas de coups durs. Pendant longtemps, ces placements ont offert de confortables niveaux de rémunération aux épargnants mais cet âge d'or semble révolu. Les politiques monétaires des dernières années pour contrer les effets des crises économiques ou financières ont conduit les grandes banques centrales mondiales à inonder les marchés d'argent frais et faire chuter les taux d'intérêts sur de nombreux placements.

"Un contexte passager"

"Pour nous, le contexte des taux négatifs est un contexte passager" sur lequel "on ne fonde pas une stratégie en assurance vie", a réagi auprès de l'AFP Gérard Beckerman, le président de l'Association française d'épargne et de retraite (Afer). "L'Afer ne partage en aucune mesure les positions de Jean-Laurent Granier, elle renouvelle sa confiance dans les fonds euros", a martelé Gérard Beckerman.

L'an passé, la rémunération moyenne des contrats en euros s'est établie aux alentours de 1,8 %, selon les chiffres de la Fédération française de l'assurance. "Durant des années, les assureurs ont constitué des réserves substantielles quand ils le pouvaient, à quoi ça sert quand on ne consomme pas ce qu'on a mis de côté ?", interroge Gérard Beckerman, qui a ppelle les assureurs à puiser dans ces provisions pour rémunérer les fonds euros .

Let's block ads! (Why?)

https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/taux-d-interets-negatifs-l-assurance-vie-dans-la-tourmente-5c2e105a6c68468b436ea821359225a9

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Taux d'intérêts négatifs : l'assurance-vie dans la tourmente - Boursorama"

Post a Comment

Powered by Blogger.