Le ralentissement de l’économie mondiale menace le secteur bancaire - Ouest-France

Plusieurs indicateurs révèlent la fragilité du secteur bancaire alors que la croissance économique mondiale ralentit.

Les banques sont-elles à l’abri d’une nouvelle crise financière ? Rien n’est moins sûr selon le journal Les Échos qui cite une étude de McKinsey. Selon la société de conseil, près d’un établissement bancaire sur trois risquerait de disparaître.

McKinsey liste plusieurs symptômes inquiétants. Sur les 1 000 banques étudiées, 35 % (principalement en Europe de l’Ouest et en Asie) ne dégageraient qu’une rentabilité moyenne d’à peine 1,6 %. Et pour 80 % d’entre elles, la rentabilité de leurs fonds propres est inférieure à leurs coûts moyens.

Le cabinet note aussi qu’entre 2010 et 2018, la croissance des revenus des banques n’a été que de 3,6 % contre 16,8 % entre 2002 et 2007.

Explosion de la dette des entreprises

En cause notamment, le taux d’emprunt faible, voire négatif, imposé aux établissements de la zone euro mais également l’explosion de la dette des grands groupes dans le monde et notamment en Asie.

Selon l’Institut de la finance internationale, la dette des entreprises atteint en moyenne 91,4 % du Produit intérieur brut mondial, soit 20 points de plus qu’il y a vingt ans. En France, elle représente même 143,2 % de son PIB contre 117,5 % en 2009.

« En cas de ralentissement marqué, dans le plus sombre des scénarios, 40 % de la dette des entreprises dans les huit plus grandes économies, soit 19 000 milliards de dollars, seraient exposés à un risque de défaut, soit plus que le niveau observé durant la dernière crise financière », estime le Fonds monétaire international dans son dernier rapport publié mercredi 16 octobre.

Ralentissement de l’économie mondiale

Des indicateurs préoccupants d’autant que les banques comptent déjà un certain nombre de crédits douteux. Malgré une baisse, ceux-ci seraient de 636 milliards d’euros en Europe. Ils s’élèvent également à 640 milliards de dollars (573 milliards d’euros) en Asie selon le cabinet de conseil Deloitte LLP. Un chiffre en hausse de 23 % par rapport à 2018.

La situation pourrait encore être fragilisée par le ralentissement de l’économie mondiale. Le FMI a récemment abaissé ses prévisions de croissance mondiale à 3 %, soit l’augmentation la plus faible depuis la crise financière de 2009.

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pèsent ainsi sur les exportations tandis que l’incertitude liée au Brexit et le « ralentissement structurel » de la Chine laissent craindre une crise qui pourrait être fatale à un certain nombre d’établissements bancaires.

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