
Bruno Le Maire a coché sur ses tablettes le 7 novembre pour donner le coup d'envoi à la privatisation partielle de la Française des jeux. Les particuliers et les investisseurs pourront souscrire à des actions à partir de cette date, et ce jusqu'au 20 novembre.
Dans le détail, cette opération - qui doit encore être détaillée - devrait réserver 20 % des actions au grand public, 5 % aux salariés et le reste aux institutionnels.
« Je souhaite que cette privatisation soit un succès populaire et que le plus grand nombre y participe », déclare le ministre de l'Économie dans le Journal du Dimanche. L'Etat espère récupérer, selon Stéphane Pallez, le PDG de la FDJ, plus « d'un milliard d'euros ».
Et, même si Bruno Le Maire ne veut pas se fixer d'objectif, les analystes estiment que la fourchette haute (difficile à atteindre) est de l'ordre de 3,5 milliards d'euros.
Financer de nouvelles technologies
Pour l'Etat, le montant de cette cession va permettre de « désendetter l'Etat, financer les technologies qui feront la croissance et les emplois de demain grâce au Fonds pour l'innovation et l'industrie créé par le président de la République », ajoute le ministre de l'Économie.
Reste que la clé de cette privatisation va donc dépendre en grande partie des particuliers. Pour les rassurer, Bruno Le Maire affirme que l'Etat a placé des garde-fous et ne va pas totalement quitter le navire.
L'Etat va « continuer à agréer les dirigeants de l'entreprise et personne ne pourra acquérir 10 % de l'entreprise sans son accord. Il sera aussi représenté au conseil d'administration », ajoute-t-il. De plus, « l'Etat conservera l'intégralité des recettes fiscales et sociales versées par la FDJ, soit 3,5 milliards d'euros », une somme qui correspond peu ou prou à 1 % du budget de l'Etat.
Mais surtout, pour attirer les petits actionnaires, l'Etat ne veut pas faire la même erreur qu'en 2005 lors de la privatisation d'EDF où les actions proposées à 32 euros avaient été jugées trop élevées.
« Pour les particuliers, sous réserve de validation par l'Autorité des marchés financiers, une action gratuite sera accordée pour dix actions achetées, si ces actions sont conservées dix-huit mois. Je souhaite par ailleurs qu'une décote de 2 % sur le prix de l'action achetée soit appliquée », précise Bruno Le Maire. Selon les analystes, le bon prix pour les actions proposées aux particuliers se situerait dans une fourchette entre 15 et 20 euros.
Un bon placement ?
Alors que les deux précédentes tentatives de privatisation de la FDJ avaient été remisées dans les tiroirs en raison de la crise des subprimes en 2008 ou par le refus de François Hollande, l'entreprise représente-elle aujourd'hui un bon placement? Certains détracteurs de cette privatisation estiment que l'Etat se sépare d'un beau bijou de famille.
Sur le papier, depuis le début de l'année 2019, la FDJ a vu le marché des mises progresser de 5 % par rapport à la même période de l'an passé. Retranché des gains reversés aux joueurs ou encore de la contribution de l'exploitant aux finances publiques, la FDJ peut tabler sur un chiffre d'affaires de 1,9 milliard en 2019 contre 1,8 milliard en 2018.
Et les perspectives sont plutôt bonnes pour 2020, avec de grands événements sportifs comme l'Euro de football et les Jeux olympiques. Autre avantage, la FDJ devrait conserver son statut de quasi-monopole avec le PMU.
Toutefois, l'entreprise souffre de quelques handicaps, notamment sur les jeux et paris en ligne qui ne pèsent que 20 % des mises, alors que le secteur dépasse 30 % des mises chez d'autres opérateurs en Europe.
Enfin, sur le plan financier, l'entreprise est beaucoup moins soumise aux fluctuations des marchés que d'autres. Les Français restent joueurs même en temps de crise avec l'espoir d'améliorer leur quotidien. Dans ces conditions, les actions de FDJ pourraient sur le long terme offrir des rendements plutôt attractifs, même en cas de ralentissement économique.
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