C'est encore du jargon technique. La Française des jeux (FDJ) a annoncé ce vendredi que l'Autorité des marchés financiers (AMF) avait approuvé « son document d'enregistrement ». Mais dit autrement, ce n'est ni plus ni moins que le déclenchement du compte à rebours. J-20 avant la privatisation et le démarrage de l'introduction en Bourse de la FDJ, prévue le jeudi 7 novembre.
La fin d'un long feuilleton, commencé alors qu'Emmanuel Macron était encore… ministre de l'Economie. L'Etat, premier actionnaire de la FDJ pour quelques jours encore, cédera alors 52 % du capital de cette entreprise bien connue des Français, premier acteur du secteur des jeux d'argent et de hasard dans l'Hexagone. Les autres actionnaires historiques sont les associations d'anciens combattants, qui détiennent près de 15 % du capital.
Détail d'importance, « Bercy fera toujours rentrer dans ses caisses les 3,5 milliards d'euros de recettes fiscales et sociales que la Française des jeux verse chaque année », insiste un haut fonctionnaire du ministère des Finances. L'Etat, par ailleurs, continuera de percevoir des dividendes sur les 20 % des parts qu'il va conserver.
Une action gratuite pour dix actions achetées
Mais dorénavant, place à la deuxième étape de cette privatisation : l'opération séduction des investisseurs, mais surtout du grand public, qui va débuter dans les jours qui viennent. « Je souhaite que cette privatisation soit un succès populaire et que le plus grand nombre y participe », a plusieurs fois martelé Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, ces dernières semaines.
Pour y parvenir, des dispositifs incitatifs ont été mis en place à destination des particuliers : une décote de 2 % sur les titres achetés leur sera consentie, ainsi qu'un bonus d'une action gratuite attribuée pour dix actions achetées (à condition que les titres soient conservés au moins 18 mois).
La souscription doit commencer le 7 novembre
La Française des jeux, « cette entreprise bien connue des Français », s'est félicitée ce vendredi Stéphane Pallez, la présidente-directrice générale de la FDJ, va cependant devoir se rappeler à eux. Car la vente d'actions FDJ sera une opération délicate. Une nouvelle réglementation protégeant les épargnants « interdit en effet aux banques de démarcher leurs clients ». La FDJ va donc lancer « une vaste campagne » de communication pour inciter les particuliers à acheter.
La souscription devrait commencer le 7 novembre, a indiqué ce vendredi Martin Vial, le commissaire aux participations de l'Etat. « Nous encourageons les Français à investir, via l'ouverture d'un plan d'épargne actions », a-t-il ajouté, alors que l'Etat espère obtenir plus d'un milliard d'euros de cette privatisation.
Le prix de vente de l'action n'est pas encore connu. S'agissant des investisseurs institutionnels, ils sont déjà nombreux à s'être manifestés, a souligné Stéphane Pallez, en évoquant des contacts « à Paris, à Londres et aux Etats-Unis ». La FDJ aiguise les appétits, et cela inquiète aussi ses actionnaires historiques, qui redoutent « une foire d'empoigne » où ils seraient « maltraités ».
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