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McDonald's : « Ça se passe comme ça, chez Ronald… » - Le Monde

Steve Easterbrook, directeur général du géant du fast-food, le 10 juillet à Sun Valley, dans l’Idaho.
Steve Easterbrook, directeur général du géant du fast-food, le 10 juillet à Sun Valley, dans l’Idaho. Drew Angerer / AFP

On ne badine pas avec l’amour (ou le sexe), chez McDonald’s. Pour avoir récemment engagé une relation – pourtant « consentie » – avec un(e) salarié(e), son directeur général, Steve Easterbrook, a été poussé vers la sortie. Après enquête approfondie, le conseil d’administration du géant du fast-food a jugé qu’il avait « enfreint le règlement de l’entreprise » et « fait preuve d’un mauvais jugement ». Dans un acte de repentance adressé aux salariés, le proscrit a confessé une « erreur » et reconnu qu’il était « temps de passer à autre chose ». Ça se passe comme ça, chez Ronald…

Sic transit gloria mundi… Le limogeage n’a apparemment pas de rapport avec ses performances opérationnelles et financières : le bénéfice mondial a augmenté chaque année depuis sa nomination en 2015, et la valeur de l’action a doublé. Il reste que l’activité stagne aux Etats-Unis, que l’image de McDo reste associée à la « malbouffe » et que ses clients se tournent vers une alimentation plus saine. Les salariés américains se sont également plaints de harcèlement au travail, voire sexuel, tandis que des parlementaires et des syndicats réclamaient un salaire minimum horaire de 15 dollars (13,40 euros).

M. Easterbrook n’est pas le premier à subir ce sort

M. Easterbrook a été illico presto remplacé par le patron de la branche américaine, Chris Kempczinski, un surdiplômé (Duke et Harvard Business school) passé par PepsiCo, Kraft et Procter & Gamble. Il a exclu tout « changement radical de stratégie », qui prévoit la création de nouveaux produits, l’investissement dans la technologie (applications, prises de commandes, livraisons) et des négociations avec des franchisés très remontés, qui ont créé une association de défense de leurs intérêts.

M. Easterbrook n’est pas le premier des « boss » américains à subir ce sort, loin des usages français. En 2018, le patron du fabricant de micro-processeurs Intel, Brian Krzanich, a dû démissionner en raison de sa liaison avec une salariée. Tout comme Darren Huston, PDG du site du commerce en ligne Priceline, en 2016 ; ou Brian Dunn, patron du groupe de grande distribution BestBuy, en 2012. Rien à voir avec les agissements dénoncés par le mouvement #MeToo contre le harcèlement et les agressions sexuels.

Faut-il voir plutôt dans ce limogeage un signe supplémentaire du regain de puritanisme outre-Atlantique, naguère illustré par l’interdiction sur Facebook du tableau de Courbet L’Origine du monde, et plus généralement de la nudité ? Ou, qui sait, la confirmation de la thèse du sociologue Max Weber, qui voyait dans l’ascèse laborieuse et le travail bien fait, expressions de l’éthique protestante, la raison des succès du capitalisme dans les pays anglo-saxons ?

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https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/04/mcdonald-s-ca-se-passe-comme-ca-chez-ronald_6017955_3234.html

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