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Privatisation de la FDJ : « Il est beaucoup plus facile pour l'Etat de vendre le vice plutôt que le voyage » - Le Monde

L’action de la Française des jeux s’est envolée, jeudi matin 21 novembre, lors de son entrée en Bourse, avec une hausse de près de 15 % du titre, alors que la privatisation de groupe ADP soulève un vent de protestation. L’Etat sera le principal bénéficiaire de cette opération, estime Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Par Publié aujourd’hui à 10h56, mis à jour à 11h18

Temps de Lecture 2 min.

Bruno Le Maire, ministre de l’économie, lors de la première cotation de la FDJ, jeudi 21 novembre, à la Bourse de Paris.
Bruno Le Maire, ministre de l’économie, lors de la première cotation de la FDJ, jeudi 21 novembre, à la Bourse de Paris. ERIC PIERMONT / AFP

Chronique. Il est visiblement beaucoup plus facile pour l’Etat de vendre le vice plutôt que le voyage. Quand la privatisation partielle de Groupe ADP, ex-Aéroports de Paris, soulève un vent de colère, celle de la Française des jeux (FDJ) ressemble à un matin radieux. Son introduction en Bourse, ce jeudi 21 novembre, a été applaudie par le marché, avec une hausse de près de 15 % du titre.

Pourtant, dans les deux cas, il s’agit pour l’Etat de se désengager de services publics bénéficiant d’une concession de monopole. Celui du transport aérien de masse en Ile-de-France pour ADP et celui des jeux de tirage et de grattage, accordé pour vingt-cinq ans à la FDJ. En poussant même un peu, on pourrait argumenter qu’il semblerait plus logique de privatiser ADP, qui reste essentiellement un grand centre commercial, les activités souveraines de contrôle aérien et de douane restant sous la coupe de l’Etat, tandis que livrer au privé un produit aussi dangereux et addictif que le jeu de hasard peu paraître moralement discutable. D’autant qu’il s’agit d’un impôt de 3,5 milliards d’euros prélevé sur les populations les plus modestes et fragiles, qui représentent une grande part des 25 millions de fanas du loto et autres tickets à gratter.

Ce n’est évidemment pas le problème des particuliers qui ont souscrit à l’offre proposée. A cette occasion, le ministre des finances, Bruno Le Maire, s’est félicité du grand retour de l’actionnariat populaire en Bourse. Il faudra cependant encore un peu de temps avant de crier victoire. Le souvenir cuisant de la privatisation d’EDF, la plus populaire, avec 5 millions de petits porteurs, et la plus catastrophique aussi, flotte encore dans les esprits.

La rente du plaisir

La tentation sera grande pour les nouveaux investisseurs, moins amoureux du risque que les joueurs, de vite se délester au vu du bon démarrage de la cotation. Car, si l’Etat remporte la mise immédiatement, avec près de 2 milliards d’euros, c’est parce qu’il profite d’une bonne santé du marché parisien, qui pourrait bien fléchir si les tendances au retournement économique mondial se confirment et atteignent la France.

A la première alerte, le reflux risque d’être massif. C’est exactement ce qui s’est passé avec les privatisations précédentes, généralement introduites sur des valorisations très (trop) élevées. Sans compter la concurrence qui explose en ce moment dans le domaine libéralisé des jeux en ligne. Resteront les dividendes garantis (80 % du bénéfice net) qui confèrent à l’action FDJ un statut de quasi-obligation sans risque.

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