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Crédit immobilier en France : des banques trop laxistes - Le Monde

Il n’y a pas encore de bulle sur le crédit immobilier en France, mais il devient nécessaire d’agir pour éviter tout dérapage. Voici le message que les autorités financières ont souhaité faire passer, jeudi 12 décembre, à destination des banques et des emprunteurs.

Dans un communiqué, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), l’instance chargée de limiter les risques du système financier, qui rassemble notamment le ministère de l’économie et la Banque de France, s’est inquiété d’une « dégradation des conditions d’octroi » des prêts à l’habitat, « progressive mais continue », dans un contexte de taux d’intérêt durablement bas.

Rappel à l’ordre

En termes moins choisis, cela revient à rappeler à l’ordre les banques, jugées trop laxistes lorsqu’elles accordent un crédit. Un chiffre alerte particulièrement les autorités. La bonne pratique veut que la charge du remboursement d’un crédit soit limitée à 33 % du revenu net de l’emprunteur, afin de ne pas mettre en péril le budget du ménage. Mais, aujourd’hui, 28 % des emprunteurs présentent un taux d’effort (la partie de leurs revenus consacrée au remboursement) supérieur à 35 %, selon des données de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le superviseur des banques.

L’allongement de la durée des prêts est aussi source d’inquiétude. La maturité moyenne des nouveaux crédits a augmenté de deux ans, depuis 2015, pour s’établir à vingt ans et demi en 2019 ; et jusqu’à 5 % des crédits dépassent même vingt-cinq ans. « Le modèle du crédit immobilier en France, basé sur des taux d’intérêt fixes, a fait ses preuves ; mais nous constatons une dérive, certains ménages se retrouvant surchargés en dette », explique une source proche du HCSF.

Alors que la dynamique du crédit immobilier reste très rapide (+ 6,7 % fin octobre), le Haut conseil a donc adopté, jeudi, un « plan d’action » pour que ce rythme devienne plus soutenable. Il ne s’agit pas encore de mesures contraignantes, mais les autorités recommandent aux établissements bancaires de ne pas octroyer de crédit immobilier sur plus de vingt-cinq ans, et de ne plus accepter de dossiers dans lesquels les remboursements représenteraient plus d’un tiers des revenus du ménage.

Toutefois, pour laisser un peu de souplesse aux institutions financières, une petite part des crédits accordés (jusqu’à 15 % de la production) pourra « s’écarter du strict respect de ces critères ». Mais à une condition : les trois-quarts de ce quota devront être réservés exclusivement aux primo-accédants et aux acquéreurs de leur résidence principale (dans la limite d’un endettement inférieur à sept années de revenus), pour ne pas entraver brutalement l’accession à la propriété des ménages.

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