Publié le 27 janv. 2020 à 16h32Mis à jour le 27 janv. 2020 à 19h09
Asie , Europe, Etats-Unis… La propagation du coronavirus sème la panique sur les bourses mondiales. Incapables d'évaluer l'ampleur de la crise sanitaire, les investisseurs se détournent des actifs dits « à risque » et trouvent refuge dans l'or et les emprunts d'Etat.
Lundi, les places financières mondiales ont quasiment toutes basculé dans le rouge. En Asie, Hong Kong, Shanghai et Shenzhen étaient fermées pour le Nouvel An, mais le Nikkei japonais a chuté de 2,03 %. Les Bourses européennes ont suivi. Après l'accalmie de vendredi, elles ont très fortement corrigé. Le CAC 40 a perdu 2,68 % à 5.863,02 points. L'indice parisien a désormais effacé tous ses gains depuis le début de l'année. Le FTSE 100 londonien a clôturé en baisse de 2,29 % et à Francfort, le Dax a lâché 2,74 %. Les indices européens, EuroStoxx 50 et STOXX 600 ont fini la journée sur des pertes de 2,68 % et 2,26 %.

Wall Street a également accusé le coup après les annonces de Pékin . Le dernier décompte officiel fait état de 81 morts et 2.835 cas recensés. Les autorités chinoises multiplient les mesures afin de limiter la propagation du virus et tentent de restreindre les déplacements. Après une ouverture de séance marquée par une chute du Dow Jones de 500 points, les indices américains ont continué à évoluer dans le rouge. A la clôture des places européennes, le Dow Jones cédait 1,29 % et le S&P 500 1,40 %. Une chute qui aggrave un peu plus la tendance baissière enregistrée sur l'ensemble de la semaine dernière.
Signe de la nervosité des opérateurs de marché, l'indice de volatilité de l'Euro Stoxx 50, qui était tombé à son plus bas niveau il y a dix jours, est passé de 12 à 17. De même, à Wall Street, le Vix, surnommé « l'indice de la peur », a bondi de 14 à 18, son plus haut depuis octobre dernier.
Records boursiers du début d'année
Outre de réelles inquiétudes, le retour de l'aversion au risque donne aussi l'occasion aux investisseurs de réaliser quelques prises de profit, après les sommets atteints en début d'année. Aux Etats-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 avaient battu des records historiques, le 17 janvier. Ce jour là, le STOXX 600 européen avait lui aussi touché un plus haut.
Les valeurs du luxe, du transport aérien , de l'automobile, ainsi que des matières premières, particulièrement exposées à la Chine, continuent d'être les plus affectées. « La tentation est grande de prendre quelques profits sur des valeurs du luxe qui ont pris 50 % l'année dernière, mais à long terme ces sociétés restent très solides », commente Isabelle Carpentier, gérante actions internationales chez Edmond de Rothschild Asset Management.
Détente des rendements obligataires
Parmi les plus fortes corrections du jour en Europe, Amadeus, le fournisseur de solutions informatique pour le secteur du voyage, a plongé de 6,1 % et Air France KLM a chuté de 5,6 %. Dans le secteur du luxe, L'Oréal, LVMH et Kering ont perdu 4,6 %, 3,7 % et 3,6 %.
Les valeurs refuge, comme l'or et les emprunts d'Etat, profitent, elles, du retour de l'aversion au risque. Les taux à 10 ans se sont encore détendus de 5 points de base en Allemagne (à -0,385 %) et de 7 points de base aux Etats-Unis (à 1,61 %). Conséquence : le volume de dette servant un taux négatif a bondi à 12.400 milliards la semaine dernière. Si on est encore loin des 17.000 milliards de dette à taux négatif d'août dernier, c'est la plus forte augmentation de ce stock depuis 2016, indique Bloomberg.
La Réserve fédérale américaine, qui se réunit mardi et mercredi, va certainement se pencher sur le phénomène. Il semble déjà acquis qu'elle va maintenir un biais accommodant. Les anticipations de baisse des taux d'ici à la fin de l'année ont un peu augmenté chez les investisseurs.
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