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Climat : BlackRock s'en prend à Siemens - Les Échos

Publié le 7 févr. 2020 à 16h53Mis à jour le 7 févr. 2020 à 18h07

BlackRock veut couper court aux accusations de green washing. Le plus grand gestionnaire d'actifs au monde a pointé du doigt Siemens, dont il est actionnaire . Selon BlackRock, l'industriel allemand a échoué à prendre en considération « l'ensemble des risques » découlant de son projet au sein d'une mine de charbon australienne.

« Bien que [Siemens] ait respecté son processus d'examen interne du projet, il est néanmoins clair qu'il nécessite un examen plus approfondi des risques potentiels, y compris les risques ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance], présentés par les projets futurs », a déclaré le gestionnaire américain. En l'occurrence, BlackRock vise un contrat signé en décembre avec le complexe minier Carmichael, dans le Queensland, pour l'installation d'un système de signalisation ferroviaire.

C'est la première manifestation concrète de l'action de BlackRock en faveur du climat depuis son virage vert en début d'année. Après de  nombreuses critiques à l'encontre du double discours du géant américain - offensif sur le climat dans sa communication mais inactif pour faire infléchir la politique des groupes dans lesquels il a investi -, son patron, Larry Fink, a déclaré dans sa lettre annuelle qu'il n'était plus possible d'ignorer le risque financier dû à l'urgence climatique.

Peu de risque

Mais en pointant ce projet particulier, BlackRock prend peu de risque. Tout d'abord, le contrat signé par Siemens avec l'industriel australien ne représente « que » 18 millions de dollars australiens (12 millions de dollars), soit grossièrement l'équivalent d'une locomotive régionale. En outre, la direction de Siemens avait elle-même déjà dénoncé le contrat comme étant une erreur, la veille, lors d'un rendez-vous annuel avec les investisseurs. « Nous n'avons pas pris en compte la vue d'ensemble », a reconnu Joe Kaeser, le directeur général, alors que la direction était mise face à ses responsabilités par les actionnaires sur le climat.

Le geste de BlackRock n'a d'ailleurs pas calmé les critiques des ONG pro- environnement. Greenpeace, qui avait organisé une manifestation devant les locaux de Siemens à la veille de sa réunion annuelle, a ainsi affirmé que BlackRock avait voté « en faveur de Joe Kaeser et du reste du conseil d'administration ».« C'est la preuve que le plaidoyer de Larry Fink en faveur de l'environnement n'est rien d'autre que du greenwashing. »

Virage vert

Début janvier, Larry Fink a annoncé que son groupe allait se désengager d'un certain nombre d'entreprises dans le charbon et pousser celles dans lesquelles il est investi à être plus transparent quant à leur exposition au risque climatique. Le groupe a également rejoint le puissant groupe Climate Action 100 + regroupant d'influents investisseurs pros environnement.

Plusieurs ONG ont salué ce virage, affirmant que, par sa taille, BlackRock a la capacité d'entraîner une grande partie du secteur de la finance. Avaaz, un géant de la mobilisation citoyenne en ligne, a d'ailleurs basé une de ses campagnes internationales sur une phrase de la lettre annuelle de Larry Fink. Cette campagne visait  Jamie Dimon, le patron de la banque américaine JP Morgan.

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