
Publié le 28 févr. 2020 à 13h36Mis à jour le 28 févr. 2020 à 16h09
Branle-bas de combat chez les constructeurs auto - en tout cas chez ceux qui avaient prévu de participer au salon de Genève cette année. Trois jours avant l'ouverture des journées presse de la grand-messe helvète du secteur, le 2 mars, le Conseil Fédéral suisse a décidé ce vendredi matin d'interdire les manifestations de plus de 1.000 personnes dans le pays, au moins jusqu'au 15 mars. « La nonantième édition n'aura pas lieu, les autorités ont finalement tranché », a confirmé Maurice Turrettini, le président du salon, lors d'une conférence de presse donnée à la mi-journée.
« C'est un peu la panique ! », réagit-on chez un constructeur. « Les stands sont montés, les voitures sont déjà sur place, mais les portes sont fermées, et les camions n'ont pas le droit de circuler le week-end ! » Alors que beaucoup avaient prévu de dévoiler de nouveaux modèles à cette occasion , ayant organisé des conférences de presse en forme de grands shows, ils réunissent des cellules de crise pour s'adapter.
Des solutions de repli à l'étude
Toyota a d'ores et déjà décidé d'annuler son show. D'autres réfléchissent à la façon d'organiser des présentations en ligne. Andy Palmer, le patron d'Aston Martin, a annoncé que celle du constructeur britannique serait diffusée mardi comme prévu, depuis son site anglais de Gaydon.
La question du maintien de l'événement circulait de façon insistante sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Après l'annulation du Congrès mobile de Barcelone, ou du salon de l'horlogerie de Genève, annoncée hier, les journaux spécialisés n'avaient pas manqué de s'interroger. Mais les organisateurs du salon avaient publié un communiqué le 26 février, pour confirmer qu'il « se déroulerait comme prévu », « dans l'état actuel des choses ».
Défections en cascade
Sans pour autant calmer l'inquiétude. Plusieurs journalistes avaient annoncé sur Twitter qu'ils renonçaient à s'y rendre. Les exposants avaient aussi commencé à annoncer un retrait progressif. Selon la publication spécialisée « Automotive News », Toyota et Volkswagen avaient indiqué que seuls les salariés indispensables seraient envoyés à Genève. De même pour Fiat Chrysler. Ferrari avait confirmé l'absence de son patron Louis Camilleri. Le coréen Harman, filiale de Samsung spécialisée dans les systèmes audio, avait annulé sa présence. De même que la start-up Byton.
Les organisateurs du salon n'avaient pas souhaité prendre eux-mêmes la décision d'annuler l'évènement, afin de ne pas avoir à en assumer les conséquences financières. « Il s'agit d'un cas de force majeure, les exposants ne seront donc pas remboursés », a indiqué Maurice Turrettini. Pour les constructeurs, les sommes en jeu s'élèvent à plusieurs millions d'euros. Les billets déjà achetés par les visiteurs, en revanche, seront remboursés.
Des événements qui n'ont plus la cote
Pour le salon suisse , c'est un véritable coup dur, à l'heure où ces grands-messes sont de plus en plus désertées par des exposants. Seule une dizaine de constructeurs avaient répondu présents cette année, dont les Français Renault et DS, même si, selon les organisateurs, le nombre total d'exposants (160) était en hausse cette année, tout comme le nombre de journalistes accrédités.
Les organisateurs n'ont pas caché que la « santé financière » de la fondation organisatrice allait être « mise en cause », sans toutefois donner de chiffres. La région de Genève, de son côté, devra se passer de 200 à 250 millions de francs suisses de retombées directes.
Il faut remonter à 2001 pour retrouver un salon automobile perturbé de manière semblable par l'actualité. Inauguré deux jours après les attentats du 11 septembre, le Salon de Francfort, l'un des grands rendez-vous du secteur, s'était déroulé dans un climat de psychose amenant nombre d'exposants à annuler leurs conférences de presse et leurs cocktails. Le nombre de visiteurs avait chuté par rapport à l'édition précédente.
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