
Publié le 5 févr. 2020 à 7h42Mis à jour le 5 févr. 2020 à 8h46
En coulisse, les dirigeants de BNP Paribas le reconnaissent volontiers : leur ambition est de faire de la banque française l'incontestable « JP Morgan de la zone euro ». Sur au moins un point, les deux banques se rejoignent : leur résultat 2019 a atteint des niveaux records.
BNP Paribas a publié ainsi, ce mercredi matin, un résultat net de 8,2 milliards d'euros, en hausse de 8,6 % sur un an, légèrement supérieur au consensus. « BNP Paribas réalise cette année une très bonne performance d'ensemble confirmant la force de son modèle diversifié et intégré », se félicite la banque dans un communiqué.
Retour à meilleure fortune de la banque d'investissement
Si elle n'explique pas tout, la banque d'investissement, en fort recul l'an dernier, a au contraire rugi en 2019. Avec 12 milliards d'euros de revenus (+11,6 % sur un an), ce pôle - l'un des trois que compte le groupe avec « domestic markets » et « international financial services » - est celui dont l'activité et les bénéfices ont progressé le plus vite, sur fond de gains de parts de marché.
Il jouit notamment d'une très forte dynamique sur les métiers de taux, de matières premières et de change (« fixed income »), avec des revenus en hausse de 31,1 % sur un an à 3,6 milliards d'euros, un effet dont a aussi profité Deutsche Bank . Au total, CIB dégage un bénéfice avant impôts de 3,2 milliards d'euros (+19,6 %).
Compenser la hausse des charges
Au-delà de cette bonne conjoncture, le groupe affiche un « effet de ciseaux positif » : ses revenus progressent plus vite que ses dépenses. De fait, les revenus ont aussi fait bonne figure sur ses deux autres grandes divisions.
Habituelle locomotive, « international financial services » - qui regroupe des métiers assez divers comme l'assurance, la gestion d'actifs, le crédit à la consommation et la banque privée - dégage 17,2 milliards d'euros de revenus (+6,9 % sur un an). Alors qu'elle représente un peu plus d'un tiers de l'activité, elle totalise à l'arrivée un peu moins de la moitié des résultats du groupe.
De façon plus classique, la banque de détail (« Domestic markets », qui recouvre notamment les réseaux d'agence en France), affectée par les taux bas et la faiblesse des marges, a vu ses revenus faire du quasi-surplace (+0,9 % à 15,2 milliards d'euros). Et son résultat avant impôt progresser d'un modeste 3,3 %.
Cette dynamique commerciale vient ainsi pour partie compenser la hausse des charges (+2,5 % sur un an), qui s'explique à la fois par une inflation « naturelle » sur les salaires et par de lourds chantiers informatiques. Le groupe est par ailleurs pénalisé par une hausse sensible du coût du risque qui, même s'il reste à un niveau bas (à 39 points de base, soit 0,39 % des encours), augmente de 439 millions d'euros (+15,9 %) pour atteindre les 3,2 milliards.
« Favorablement positionnée » face à Bâle 3
Quelques vents contraires qui n'empêchent pas la banque d'afficher du mieux sur l'un des indicateurs les plus surveillés par les marchés : le fameux ratio de solvabilité, destiné à vérifier qu'une banque détient suffisamment de fonds propres face aux risques présents dans son portefeuille. Ce dernier passe à 12,1 %, en hausse de 40 points de base sur un an.
Cerise sur le gâteau, la banque s'estime « favorablement positionnée » face à la révision des accords de Bâle 3. Ceux-ci doivent se traduire par de nouvelles exigences en fonds propres pour les banques européennes et pourraient finalement se révéler bien plus indolores que prévu. De quoi faire entrevoir aux actionnaires l'atteinte, dès 2020, d'un retour sur fonds propres tangibles (ROTE) de 10 %.
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