Search

La réouverture des écoles questionne, le gouvernement français noircit encore ses perspectives économiques - Le Monde

Les commerces fermés à Lourdes, le 9 avril.
Les commerces fermés à Lourdes, le 9 avril. LIONEL BONAVENTURE / AFP

Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai et évoqué un déconfinement progressif après cette date, avec notamment la réouverture des écoles et la reprise de certaines activités économiques. Le président a évoqué la possibilité pour le plus grand nombre « de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services », sans donner plus de détails. Des enjeux qui soulèvent de nombreuses questions.

  • Réouverture des écoles : un choix « social » déjà critiqué

La décision de rouvrir progressivement les écoles à partir du 11 mai est guidée par la volonté de lutter contre le creusement des inégalités dû au confinement, mais elle est déjà critiquée.

Cette réouverture ne se fera « pas du jour au lendemain », a précisé le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, mardi matin sur France 2. « Le premier critère, il est d’abord social », a-t-il souligné, laissant entendre que les élèves les plus en difficulté pourraient reprendre en premier. « Il faut sauver les élèves qui pourraient partir à la dérive du fait du confinement. C’est les publics les plus fragiles que j’ai d’abord en tête pour assurer ce service public ».

Au cours des dernières semaines, il avait en effet évoqué la crainte que la fermeture des écoles depuis le 16 mars creuse les inégalités scolaires et accentue le décrochage de certains jeunes, notamment des filières professionnelles. « Les dégâts sociaux et humains » du confinement « peuvent être très importants », a reconnu le ministre mardi.

Pour préparer la reprise, qui passera « forcément par de très grands aménagements », Jean-Michel Blanquer a annoncé des consultations de deux semaines avec les organisations syndicales, lycéennes, ou fédérations de parents.

  • « Chaque jour de confinement aggrave les finances publiques »

Du côté du ministère de l’économie, Bruno Le Maire a annoncé prévoir un recul de 8 % du produit intérieur brut français en 2020. « Nous aurons une prévision de croissance qui sera fixée à – 8 % pour le projet de loi finance rectificative », qui sera présenté mercredi en conseil des ministres, a-t-il déclaré sur RMC-BFM-TV.

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a lui fait savoir qu’en conséquence le déficit public se creuserait plus que prévu, à environ 9 % du PIB tandis que la dette augmenterait à 115 % du PIB.

Il y a moins d’une semaine, les deux ministres dévoilaient déjà des prévisions historiquement mauvaises pour l’économie française cette année. Ils prévoyaient une contraction du PIB de 6 %, un déficit public de 7,6 % et une dette de 112 %. « Chaque jour, chaque semaine de confinement (…) fait effectivement aggraver les finances publiques », a affirmé Gérald Darmanin sur Franceinfo.

  • Plan d’urgence renforcé

A Paris, le 11 avril.
A Paris, le 11 avril. JOEL SAGET / AFP

Ces mauvaises prévisions avaient déjà poussé le gouvernement à doubler son plan d’urgence, à 100 milliards d’euros, pour soutenir les entreprises et les salariés. Ce plan est désormais encore relevé, avec notamment une augmentation du budget consacré au chômage partiel, estimé à 24 milliards d’euros contre 20 milliards précédemment.

Le fonds de solidarité destiné aux très petites entreprises et aux indépendants est, lui, doté d’un milliard d’euros supplémentaire, soit 7 milliards au total.

Au-delà du maintien des 1 500 euros pour les entreprises ayant une chute de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires, le « deuxième étage » du dispositif « va être porté de 2 000 à 5 000 euros » pour les entreprises menacées de faillite, a déclaré Bruno Le Maire. « On n’est pas arrivé à la fin de cette crise du Covid-19. Les chiffres que je vous donne et que donne le ministre de l’économie, sont indicatifs », a toutefois précisé Gérard Darmanin.

Il a jugé « tout à fait possible » qu’ils soient encore revus, car « nous ne connaissons pas exactement la fin du confinement, même si on a un objectif donné par le président de la République, (et) on ne connaît pas exactement la façon dont on va déconfiner ».

  • Le 11 mai, « une date à conquérir »

L’horizon du 11 mai pour entamer un déconfinement progressif est une date à « conquérir », a déclaré mardi le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, sur France Inter rappelant aux Français la « discipline » qui doit prévaloir dans le respect du confinement.

« Le 11 mai est une date d’objectif. Ce qu’a annoncé le président de la République hier, ce n’est pas le déconfinement le 11 mai, c’est le confinement jusqu’au 11 mai ».

« Il est nécessaire de ne pas se projeter en disant le 12 mai, c’est le mois de mai et nous faisons ce qu’il nous plaît et bien non, il faudra continuer à se battre », a poursuivi le ministre.

Depuis leurs mises en place à la mi-mars, 11,8 millions de contrôles ont été réalisés par les forces de l’ordre et 704 000 infractions ont été constatées, partout en France a fait savoir Christophe Castaner qui a précisé que « peu » d’abus générés par ces contrôles lui avaient été signalés

  • 150 000 tests par semaine actuellement

Le ministre de la santé, Olivier Véran, s’est dit confiant mardi matin sur « la multiplication des points de dépistage » à partir du 11 mai pour les personnes présentant les symptômes du coronavirus. Interviewé sur RTL, le ministre a souhaité « qu’on innove, qu’on mobilise toutes les bonnes volontés, toutes les forces vives de la nation », qu’il y ait des tests « dans les hôpitaux, les laboratoires - quel que ce soit leur statut », y compris ceux consacrés « à la recherche ». Il a aussi dit vouloir « s’appuyer sur les collectivités », « mettre en place des équipes mobiles, des drive tests, procéder à partir des pharmacies, d’officines volontaires ».

« On fait, à peu près, aujourd’hui, 150 000 tests et au-delà par semaine, nous sommes en train d’aller vers les 200 000 tests par semaine », avec « l’objectif d’être capable de tester » actuellement « dans les Ehpad les publics les plus fragiles, les malades hospitalisés, les soignants », a-t-il détaillé.

Un hôtel fermé à La Baule, le 10 avril.
Un hôtel fermé à La Baule, le 10 avril. STEPHANE MAHE / REUTERS

Quant à l’isolement des personnes testées positives au nouveau coronavirus, Olivier Véran a indiqué que « toutes les possibilités sont à l’étude », notamment une éventuelle réquisition d’hôtels.

  • 36,7 millions de téléspectateurs ont regardé Macron, un record absolu

L’allocution du président Emmanuel Macron a été suivie lundi soir par un total de 36,7 millions de téléspectateurs sur les onze chaînes qui la diffusaient, selon des données de Médiamétrie publiées mardi matin. 35,4 millions de spectateurs avaient regardé l’allocution précédente le 16 mars. Il a rassemblé la quasi-totalité (94,4 %) des Français qui regardaient la télévision entre 20 h 02 et 20 h 30.

Avant le début de l’épidémie de coronavirus, le précédent record d’audience pour une déclaration officielle remontait à fin 2018 (23 millions de téléspectateurs pour une allocution du président en pleine crise des « gilets jaunes »).

Le Monde avec AFP

Let's block ads! (Why?)

https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMijAFodHRwczovL3d3dy5sZW1vbmRlLmZyL3BvbGl0aXF1ZS9hcnRpY2xlLzIwMjAvMDQvMTQvbGUtZ291dmVybmVtZW50LWZyYW5jYWlzLW5vaXJjaXQtZW5jb3JlLXNlcy1wZXJzcGVjdGl2ZXMtZWNvbm9taXF1ZXNfNjAzNjU1M184MjM0NDguaHRtbNIBAA?oc=5

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "La réouverture des écoles questionne, le gouvernement français noircit encore ses perspectives économiques - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.